Si tu me suis depuis un moment tu sais que je n’en suis pas à mon premier coup d’essai et que j’ai déjà fait plusieurs itinéraires de randonnée sur Saint jacques de Compostelle. Tu retrouveras notamment mon article sur mes motivations : pourquoi faire le chemin de compostelle.
Je pars vendredi matin pour Bayonne, pour le faire en entier ! C’est très drôle comme je pensais m’être préparé à fond pour cette grosse étape de ma vie, cette nouvelle randonnée sur Saint jacques de Compostelle, et je me retrouve à tout devoir précipiter en quelques jours. Hilarant…
Les aléas de la vie, les changements de dernière minute. Partir sur Compostelle pendant plus d’un mois c’est un projet qui a mûrit il y a plus d’un an, date à laquelle je posais mes congés pour cette année. C’était un rêve de longue date, une case à cocher avant mes 30 ans. Le genre d’aventure inespérée qui finit par arriver un jour, toujours trop vite, te laissant haletant sur tes préparatifs de départ.
Il y a plus d’un an donc…je rentrais de 2 semaines passées avec ma mère sur la via Tolosana avec ce sentiment de frustration latent. J’en avais déjà fait quelques bouts de ce chemin. 2 semaines par ci, 2 semaines par là. C’est bien, c’est dépaysant. Mais j’avais le sentiment que ce n’était pas assez. Que je venais de me taper toute la Bande Annonce du film et qu’on m’enlevait le grand final. Que l’action commençait à devenir intéressante quand « poufff » le grand écran s’éteint et tu n’as plus qu’à rentrer chez toi. J’avais envie de plus, de plus d’expérience, de plus de rencontres. D’aller creuser encore plus profondément dans mes recoins. De sortir encore plus de ma zone de confort, de prendre la bande d’arrêt d’urgence de mon autoroute. C’est une envie qui ne s’explique pas. Que je ne m’explique pas du tout à vrai dire, alors y mettre des mots…n’en parlons pas. C’est un besoin, un sentiment d’accomplissement, une recherche de soi.
Ma première randonnée sur Saint Jacques de Compostelle, en 2011
Lorsque ma mère m’a annoncé il y a maintenant…9 ans qu’elle partait faire un petit bout de Compostelle, seule, de Puy en Velay. Je n’étais ni rassurée ni hyper convaincue. Marcher tous les jours, pourquoi pas. Avec un sac énorme…super super. Et 3 tshirts, ooooh mon dieu. Mouais, pas terrible terrible cette histoire. J’aime bien la rando, mais mon petit confort et une piscine chauffée c’est plutôt pas mal aussi…
…Et pourtant. Quelques mois plus tard, par goût d’aventure, du défi mais aussi pour partager cette aventure en famille nous partons ma mère, ma tante et moi sur un petit bout de la voie d’Arles. 2011 marquera donc les premiers kilomètres sur ce petit bout de Compostelle. J’y découvre les plaisirs de la randonnée itinérante, la fatigue, la découverte, le chemin qui passe parfois vite, parfois très lentement, les belles rencontres, les moins belles …et je ressors de là avec une seule envie : me faire tout Compostelle !
Non je plaisante. Je ressors de là avec des vacances inoubliables, une sacré expérience, mais pour l’instant l’expérience s’arrête là ! Ce que je ne sais pas encore c’est que le virus du chemin a commencé à faire son chemin, à imprégner petit à petit tout mes globules et qu’il reviendra rapidement à la charge pour me donner des envies d’ailleurs.
Je remercie donc ma petite maman et ma tante…pour ce périple inoubliable. Elles auront été ma première source d’inspiration et malgré un port du bob de randonneur que je ne cautionne toujours pas je les admire pour leurs nombreux périples accomplis depuis (nb. elles rentrent tout juste de quelques semaines de rando bretonnes…).
C’est reparti pour un tour de randonnée sur Saint jacques de compostelle en 2016 et 2017
Lorsque j’ai commencé à annoncer à mon entourage que je partais sur Compostelle, cette fois-ci en entier, les réactions ont été multiples…mais globalement le constat a été sans appel » non mais encooooore ». J’avais soudainement l’impression de leur ressortir un épisode de Greys Anatomy saison 28 épisode 32. Comment ça encore? « Bin oui tu étais pas déjà parti l’année dernière et l’année d’avant ». » Toi tu passes bien tes vacances tous les étés à Arcachon, non mais oh ».
Donc oui. Encore. Mais cette fois-ci pour de bon. Pour les runners, ma démarche aura été la même que pour une course. J’allonge la distance, je teste ma motivation et je finis par partir sur un petit ultra après avoir validé que c’était bien ce que je voulais. Il y a eu quelques vacances tests, qui m’ont conforté dans cette grande folie de vouloir faire le chemin un peu plus longtemps…
En 2016, j’embarque ma copine Carole sur le Camino del Norte pour un petit bout de Compostelle espagnol… 5 ans plus tard je me souviens simplement que le chemin m’avait beaucoup appris. Et que j’ai bien besoin de refaire le point. La magie est toujours là, les courbatures aussi. Le chemin s’avère plus difficile que prévu mais nous revenons avec le sourire, la crasse et des souvenirs plein la tête ! Le retour sur Paris se fait dans la bonne humeur, mais avec une sensation d’inachevée. Le but était encore bien loin, mais quand même… est-ce qu’un jour je vais l’attendre ?!
2017. Rebelote, ma mère, initiatrice de ce projet, et moi embarquons pour un autre chemin de Compostelle…cette fois-ci retour sur la voie d’Arles pour randonner de Montpellier à Toulouse. De nouveau, le plaisir de se retrouver, les rencontres, le partage, les moments simples …le dépassement aussi, la difficulté et ces journées toujours aussi fortes, toujours aussi pleines de leçons et de kilomètres. Deux semaines c’est très long lorsque tu marches tous les jours. Le finish à Toulouse est bienvenu, ni ma mère ni moi ne sommes en très bon état. Et pourtant. Ce sentiment de « déjà » réapparaît. De ne pas être allé jusqu’au bout. Et cette envie d’en découdre une fois pour toute.
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Compostelle, 2018
L’année 2018 commence avec un gros challenge, le défi de la Ste Victoire. Entre temps Gore Tex m’invite à réaliser les derniers kilomètres sur Compostelle avec quelques influenceurs. J’hésite. J’ai le sentiment de courir les 2 derniers kilomètres d’un marathon sans m’être farci les 40 derniers. Est-ce triché.
Je réfléchis. Je sais très bien que Compostelle ce n’est pas qu’une question de kilomètres, ce n’est pas que du bornage pur et dur. J’ai connu des « anciens » qui l’ont fait une dizaine de fois et m’ont tous dit qu’il est possible de le faire …de le refaire encore et encore sans que l’aventure ne soit jamais pareille. Alors oui, j’ai adoré cette expérience et l’émotion ressentie à l’arrivée… ce n’était pour moi qu’un prémisse et un déclencheur encore plus fort pour me rassurer sur le fait que j’étais plus que motivée pour… cette grande aventure !
Ma plus longue randonnée sur saint jacques de Compostelle, en 2018
Pourquoi? C’est globalement la question que l’on me pose …pourquoi partir 39 jours sur Compostelle et ne pas faire un tour de l’Asie. Pourquoi à pieds. Pourquoi j’aime la randonnée. Pourquoi j’ai ce besoin d’aller jusqu’au bout…Pourquoi, pourquoi, pourquoi…
Est-ce religieux? Non. Je respecte à 100% ceux qui parcourent ce chemin pour des raisons religieuses et nous échangeons beaucoup. Ce n’est néanmoins pas ma démarche. Je parlerais de pèlerinage personnel. De besoin d’aller jusqu’au bout de l’aventure. La décennie 20-30 ans n’aura pas toujours été tendre, parsemée de petites embûches et de quelques épreuves tests. J’ai joué ces 10 dernières années sur le mode Mario Bros, je fonce, je prends les bonus, je saute au dessus des méchants, je me fais buter sur une inattention, je reviens au point de départ. Je recommence. J’enchaîne les parties, sans respirer, sans même prendre le temps de regarder derrière moi pour réaliser que la partie est finie et que je passe au niveau suivant.
De belles rencontres, des souvenirs pleins la tête, mais aussi de gros poids lourds. Une perte. Un long chemin parcouru pendant dix années. Symboliquement je pense que j’avais besoin de me retrouver pour une fois avec moi même et de parcourir un autre bout de chemin. Qui me laisse enfin digérer, faire le point, réaliser, et surtout prendre du recul. Qui me teste encore une fois sur le long terme afin de savoir si j’en étais capable.
En réalité j’ai beau essayer de te trouver un nombre incalculable de raisons qui me donnent envie de partir il n’y en a pas une plus qu’une autre. J’en ai besoin. Point. Il n’y a pas de « parce que » à ton « pourquoi ». Chaque jour m’apportera certainement son lot de « parce que » mais chaque jour m’apportera aussi de nombreux « pourquoi… ». J’ai 39 jours pour aller découvrir tout ça…
UNE AVENTURE SEULE, ENFIN PRESQUE
Réaliser le chemin de Compostelle c’est un projet qui me prend aux tripes et qui représente beaucoup à mes yeux. Au tout début, je voulais le vivre seule, pour moi, me retrouver. Couper instagram, vivre à 100% l’expérience. Et puis j’ai repensé à mon dernier chemin, à ces deux semaines avec ma mère et tous les échanges que j’avais pu avoir.
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A ces personnes qui m’ont témoigné tant d’intérêt pour mon expérience, pour ce chemin. Qui se sont passionnés pour chaque Etape. Je me suis rendu compte à quel point cette expérience était plus forte lorsque je la partageais. A quel point l’intensité de ce que je vivais était décuplé lorsque je pouvais le raconter, le revivre. Et surtout à quel point j’étais au final heureuse de pouvoir te donner envie un jour peut être d’enfiler un short et des baskets et de te faire un petit bout de chemin toi aussi.
Alors certes, il y aura beaucoup de moments à moi. Certes je vivrais cette expérience avant tout pour moi, pour les rencontres et le partage « réel » et certes la 4G espagnole ne me permettra dans tous les cas pas toujours de pouvoir te donner de mes nouvelles. Mais j’ai hâte de te faire vire à toi aussi mon périple de folie.
Chaussures compostelle
Comme je te le disais plus haut, c’est un projet qui me tient à cœur et sur lequel je ne souhaitais initialement pas communiquer. Encore moins faire de partenariats. Il faut savoir que tout partenariat a des avantages bien sûr mais aussi des inconvénients. Et que je ne souhaite pas passer la moitié de mes kilomètres à me demander « mais comment je vais prendre une photo de la chaussure x ou mettre en avant la barre de céréales y » . C’est mon aventure, mon bébé et j’ai donc été ravie que Merrell ai complètement compris ce besoin. Plus qu’un partenaire ou un sponsor je vois la marque comme un réel allié dans cette aventure. De par ses valeurs, son aspect humain et sa réactivité pour me permettre de bénéficier du meilleur équipement, dans un temps record. Malgré mes changements de plannings assez conséquents !
Alors du fin fond de mon petit cœur qui palpite à 180, un grand merci ! Un grand merci à Merrell pour son accompagnement de choc, à l’agence North pour son aide précieuse et surtout à Domitille qui sera bientôt tranquille pendant 39 jours et pourra souffler s’en entendre parler de Compostelle.
Je pars donc très prochainement pour 39 jours de randonnée, 965 kilomètres…à suivre dans un prochain article !
Merci à toi pour ces jolis articles 🙂http://essaywritekd.com/
Merci de nous avoir livré tout ce cheminement…Evidemment hâte de suivre cette aventure (j’ai déjà du commenter 3 posts et 5 stories insta avec cette phrase #elleradotelavieille!) et je te confirme que ça donne envie d’aller découvrir des sentiers, de partir à l’aventure, de faire ce qui nous plait et de se demander justement ce qui nous plait… MERCI
Bien qu’on est déjà parlé, j’ai lu cet article là comme ça … et j’espère que tu apprécieras grandement ce long pèlerinage personnel 🙂 Il est parfois nécessaire, et je le respecte.
Hâte d’avoir ton article de retour 🙂
Je découvre ce blog et cette aventure en même temps. Hâte de lire la suite!
C’est fou comme l’appel que j’ai eu est exactement le même 🤗 . Mon cœur ma tête et mon corps n’attendent que le départ. Le premier que j’attend depuis 35 ans imagine 😯. Vais avoir 50ans en mars et pense à ça depuis l’âge de 15 ans. Peux tu imaginer? Je suis une petite fille ( ou presque ) qui est febrile à l’idée de partir pour 3 semaines en septembre. Comme dirais mes filles,,,, je capoteeeee!!!!
C’est génial ! Tu pars de où à où? Quelle belle aventure je suis trop contente pour toi 😀 tu verras on se demande souvent pourquoi on fait ça et au final quand on y est c’est l’évidence ^^
Je pars de Puy en Velay jusqu’à Cahors pour le premier d’une longue lignée de chemin, puisque j’ai l’intention,,, oui déjà d’y retourner pour terminer l’an prochain jusqu’à St-Jean Pied de Port. Ensuite en 2021, je voudrais faire la portion de Arles. Éventuellement aussi je veux aller au nord de la France en Loire. Et dans quelques années bien entendue on me croisera sur Camino del norte.
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