Et nous voilà de retour sur nos terres annéciennes après ce magnifique voyage en Jordanie. Un voyage que j’ai pris beaucoup de plaisir à te partager, tant la beauté des paysages et le dépaysement était au rendez-vous. Entre mon trek dans le désert (voir l’article sur le Jordan Trail) et notre roadtrip du Sud au Nord de la Jordanie, nous avons vu tellement de choses et vécu tellement d’expériences que les synthétiser dans un article va être un joli défi !
Sommaire
La Jordanie en quelques mots
Pourquoi la Jordanie ? Si cette destination est de plus en plus réputée, elle souffre encore d’une image parfois peu accueillante voire dangereuse du fait de sa géolocalisation. Il suffit de voir les recommandations fort sympathiques sur le site du gouvernement qui encouragerait plutôt à se faire un road trip en Normandie plutôt que de prendre un billet pour la Jordanie.
Et pourtant la Jordanie à tant à offrir, entre nature, culture et patrimoine ! Nous avions à coeur de la découvrir à notre manière, en priorisant avant tout la découverte de ses paysages et de son écosystème.
Nature
Niveau nature, nous avons été servis ! Néanmoins l’hiver (nous sommes partis fin novembre-début décembre) n’est pas la période idéale pour visiter certains wadis/réserves naturelles. Nous avons passé peu de temps à Dana puisque la grande majorité des sentiers étaient fermés mais le peu que nous ayons pu voir était vraiment beau.
Patrimoine
Sans te faire un cours accéléré sur les nabatéens et toute la clique, il est passionnant de traverser des sites comme Pétra, Jerash ou encore El-Maghtas et de fouler ces lieux chargés d’histoires. Sans être de grands fans des visites et musées, nous avons pris beaucoup de plaisir à nous balader dans Pétra ou Jerash qui nous ont permis de combiner belles balades avec parcours historiques.
Culture
De beaux paysages et des histoires rocambolesques, on en a aussi à la maison ! Ce que nous étions venu chercher en Jordanie c’était avant tout un dépaysement total pour découvrir un pays et une culture que nous ne connaissions pas du tout. Si les voyages forment la jeunesse, je trouve qu’ils permettent surtout de garder l’esprit ouvert et de comprendre un peu mieux ce qui se passe à quelques kms (à vol d’oiseau) de chez nous.
Visiter la Jordanie, le top 5 à ne pas louper :
Si tu planifies ton voyage en Jordanie, je te recommanderais de mettre ces 5 lieux en priorité sur ta travel liste. Bien entendu tout dépend aussi de tes envies et priorités, si tu es plutôt passionné par l’histoire du pays et ses monuments il faudra y ajouter El-Maghtas et Jerash.
Pétra :
S’il ne fallait en citer qu’un, ce serait bien entendu Pétra ! Sans grande originalité, je sais, mais si le site apparaît dans la sélection des 7 nouvelles merveilles du monde c’est qu’il y a une raison.
Wadi Ram :
Un désert incroyable, décor de cinéma, dans lequel on perd le sens du temps et des distances !
La Mer Morte :
Inutile de s’y attarder trop longtemps, de toute façon le picotement du sel et les prix pratiqués par les hôtels environnants t’en dissuaderont certainement.
Amman :
La ville en elle-même n’est pas très jolie mais bouillonne d’activités, surtout pendant le week-end. Nous sommes restés 3 soirs à Amman pour rayonner alentour, au niveau de Wast El Balad ( les quartiers sous la Citadelle Jabal-Qala’a et il faut vraiment vivre une soirée à manger un sandwich humus et falafel tout en observant l’agitation environnante.
La Mer Rouge :
Nos connaissances en matière de poissons s’arrêtent au monde de Nemo, donc forcément il aura suffi de quelques minutes seulement pour être fous devant la population aquatique. Si Aqaba a peut d’intérêt, il serait dommage de venir en Jordanie et de ne pas en profiter pour passer 1⁄2 journée sous l’eau.
Visiter la Jordanie – belles surprises
Je me répète un peu, mais il faut dire qu’ils sont vraiment incroyables… les paysages sont à couper le souffle. Les roches multicolores de Pétra, le désert orangé de Wadi Rum, l’horizon ocre de Dana, les paysages vallonnés de la route du Roi, le bleu translucide de la mer Morte… chaque jour offre une belle découverte.
La bienveillance et la sécurité. Contrairement à certains pays où les touristes ne sont pas toujours bien reçus, les Jordaniens sont pour la plupart très agréables. Tous ne parlent pas anglais, mais il y a toujours une âme charitable pour aider. Nous ne nous sommes jamais sentis en insécurité (si sur la route mais parce qu’ils roulent comme des malades ^^) alors que nous nous sommes baladés seuls dans le désert de Wadi Rum, tard dans Amman et que nous avons plusieurs fois été manger dans des restaurants locaux (traduction : dans des lieux où la carte n’était pas traduite et où on prenait tout au piff).
La nourriture. Le premier jour, lorsqu’on m’a servi une salade tomates-concombre dans le désert, je peux te dire que je faisais face à un dilemme de taille. Plutôt habituée aux consignes assez drastiques de pays comme l’Inde où il est (très) fortement déconseillé de consommer crudités et autres aliments frais, j’ai vite réalisé qu’en Jordanie je pouvais manger de tout, partout. Sandwich falafel-houmous dans les bouis bouis au bord du chemin, salade de crudités dans le désert… je ne me suis pas privé !
Attention il est néanmoins déconseillé de boire l’eau du robinet.
Jordanie – jours après jours
Notre vision du voyage
Si tu me suis un peu dans mes aventures, tu sais déjà que les “vieilles pierres” et autres visites historiques ont tendance à rapidement me lasser. Je préfère mille fois découvrir un pays par ses sentiers, sa nature et ses ruelles qu’en piétinant un musée. Ce n’est que mon point de vue (discutable bien entendu). Ceci explique que nous n’ayons pas forcément fait TOUS les musées et monuments que nous n’y passons pas à chaque fois ½ journée.
Dans le jour après jour j’ai mis une partie “pour un tourisme plus responsable” qui te paraîtra peut-être rabat-joie ou je l’espère te parlera. Nous sommes tous acteurs-rices du tourisme d’aujourd’hui et pouvant impacter sur celui de demain.
Notre organisation
La plupart des autres touristes que nous avons rencontré visitent la Jordanie dans le sens Amman > Aqaba c’est à dire qu’ils finissent leur périple à Aqaba puis rentrent d’une traite pour prendre l’avion à Amman. Nous avons fait le chemin inverse, Cyril m’a retrouvé à Aqaba où j’étais arrivé la veille après la fin du Jordan Trail.
Cette stratégie présente l’avantage de ne pas avoir à parcourir toute la Jordanie sur le dernier jour. Le petit inconvénient, c’est qu’on commence directement par Pétra et Wadi Rum en début de voyage, du coup forcément le reste semble tout de suite moins “Wahou” (c’est ce que nous avons ressenti en tout cas).
Nous avions un budget assez serré, d’autant plus serré que la location de voiture nous a coûté beaucoup plus que prévu (sans parler de l’amende surprise et du pneu crevé) du coût nous avons privilégié des petits restaus, bouis bouis pour grignoter et des hôtels accessibles.
JOUR 1. Aqaba
Après 5 jours passés dans le désert, l’arrivée à Aqaba était légèrement violente. Ce fut finalement la première grande ville jordanienne que je découvrais et où Cyril me rejoignait pour commencer nos vacances.
Aqaba est la seule station balnéaire de Jordanie, très prisée par les amateurs de plongée et de snorkelling pour les fonds marins de la mer rouge. C’est à vrai dire le seul intérêt que nous avons trouvé à cette ville, qui comme la plupart des villes jordaniennes présente peu d’intérêt en elle-même.
Activités :
- Plage
- Plongée
- Snorkelling
- Bateau à fond transparent
- Promenade sur la corniche
- Escapade à Wadi Rum
Pour un tourisme plus responsable :
Pense à prendre une crème solaire respectueuse de l’environnement.
Hôtel :
Le Movenpick de Talabay est incroyable et permet de se retrouver les pieds dans l’eau. C’est un lieu reposant, loin de l’agitation du centre d’Aqaba qui m’a permis de me ressourcer après 5 jours passés dans le désert (et de prendre une bonne douche).
Adresse où manger :
Al Muhandes Cafeteria. Notre petite cantine dans le centre d’Aqaba, qui certes ne paye pas de mine mais propose des sandwichs aux falafels délicieux. Le prix est vraiment peu cher. Bon le monsieur de l’accueil ne parle pas anglais, ce qui a rendu la commande un peu folklorique mais tout s’est bien passé au final au point que nous y sommes retournés !
JOUR 2. Wadi Rum
Pour moi Wadi Rum mérite clairement 2 jours plein afin d’en profiter pleinement. Ayant déjà passé 5 jours dans le désert, nous avons seulement dédié 1 jour/1 nuit pour que Cyril puisse en profiter lui aussi un peu.
Pour un tourisme plus responsable :
J’ai découvert deux visages de Wadi Rum pendant ce séjour en Jordanie. La première lors de ces 5 jours passés sur le Jordan Trail, dans un désert silencieux où nous étions les seuls à des kilomètres à la ronde. C’est exactement ce que j’imaginais lorsque je rêvais de cette aventure.
La deuxième, un peu moins sympathique, est un Wadi Rum où les jeep pullulent et prennent d’assaut chaque petite dune afin de parvenir au plus vite aux points d’attraction du désert (arches naturelles, canyons, inscriptions…).
Si je comprends que chacun veuille sa petite photo sur le Rock Bridge je te laisse imaginer l’impact que peut avoir des dizaines de jeep traversant le désert toute la journée, autant du point de vue écologique que visuel. Car oui, personnellement quand je me dis que je veux vivre une expérience dans le désert je ne m’imagine pas comme une autoroute avec 150 touristes à côté.
Autre point négatif dans ce désert pourtant si magnifique : les campements ! Je les ai peu vu lors de notre semaine de trek puisque lorsqu’on s’éloigne dans la partie Sud il y en a peu/pas. Mais en revenant j’ai été étonnée du nombre de campements que l’on peut observer. Il suffit de se balader un peu pour noter que certains sont d’ailleurs abandonnés et laissent des vestiges de tentes et de bordel derrière eux. Dans le 4ème pays le plus dépourvu d’eau, il serait pourtant plus que raisonnable d’accepter que non, on ne peut pas prendre de douches et profiter de toilettes dans le fin fond du désert. Et si ces arguments écolo-bobos ne te parle absolument pas (c’est ton droit) sache que nous sommes passé devant plusieurs campement avec une très belle vue sur …parking qui te promettent une superbe nuit à la belle étoile dans une bulle pour la modique somme de 100€/nuit (avec de belles photos trafiquées bien entendu) et qu’au lieu de la voie lactée tu pourras surtout admirer la voie routière.
Alors au risque de jouer les rabats-joie, je recommanderais plutôt de s’adresser à un prestataire qui propose une nuit à la belle étoile, dans un campement du coup plus sommaire (mais en même temps c’est ça le vrai désert) et nomade ainsi qu’un mode de transport plus doux. Bien entendu, la plupart proposeront un peu de jeep pour s’avancer dans le désert. Il y a encore peu d’acteurs proposant ce type d’expérience mais c’est à chacun de nous de définir le mode tourisme que nous voulons prioriser et de définir l’offre et la prestation de services que les locaux vont mettre en place pour y répondre ( traduction : si nous sommes de plus en plus à demander une expérience traditionnelle dans le désert, il y a fort à parier que de plus en plus d’acteurs se mettront à en proposer).
Activités :
- Randonnée
- Balades à dos de dromadaires
- Escalade et varappe
- Jeep (voir plus haut, je ne suis pas fan).
JOUR 3 et 4. Pétra
Pétra, l’incroyable Pétra ! Par quoi commencer face à un mastodonte comme Pétra ? Peut-être par préciser que Pétra est avant tout un site de 80 km 2 que l’on résume un peu trop à sa pièce maîtresse : le Trésor ou Khazneh. Certes incroyablement beau et impressionnant, mais qui n’est que l’un des superbes monuments à découvrir sur le site. Pour moi Pétra mérite amplement 2 jours, tu peux le condenser sur 1 selon ton état de forme et ta capacité à parcourir des kms tout en admirant chaque monument mais ce serait un peu dommage.
Hôtel :
My home petra. On trouve de tout niveau hôtels à Pétra, et en regardant les avis des internautes nous avons fait le choix d’une petite adresse dans le centre-ville de Wadi Musa. Nous avons finalement passé 2 nuits chez My home Petra, un hôtel assez sommaire mais qui fait le job, avec un gestionnaire très sympathique qui avait à cœur de nous recevoir comme des rois ! A noter, il propose des lunchs boxs.
Pour un tourisme plus responsable :
Et oui me revoilà avec ma rubrique pref ! Concernant Pétra, je vais encore passer pour la Brigitte Bardot 3.0 mais j’ai eu beaucoup de peine à voir de nombreux animaux “exploités” à des fins touristiques. Alors oui je comprends très bien que la souffrance animale est un problème “de riche” et que certains pensent avant tout à se nourrir, eux et leur famille. Mais quitte à employer un petit âne qui n’a rien demander à personne et à lui demander de se farcir les 800 marches qui permettent de monter jusqu’au monastère, et ce plusieurs fois par jour, autant le faire avec gentillesse sans le battre violemment avec un tuyau d’arrosage.
Car oui, dromadaires, ânes et chevaux sont les moyens de locomotions privilégiés sur le site. Au premier abord j’aurais tendance à dire “ok c’est bien pour les personnes âgées et handicapées qui ne peuvent pas se permettre de monter jusqu’au monastère par exemple” mais après une étude de 48h sur la population qui prenait l’option âne j’ai surtout remarqué que c’était des jeunes qui souhaitent s’amuser et faire “une photo marrante” ou de bons flemmards qui n’avaient visiblement pas envie de transpirer pour profiter de la vue.
Chiens et chats sont eux aussi présents un peu partout sur le site, et dans un plus ou moins bel état. N’hésite pas à leur donner tes restes de lunch et à leur passer le bonjour de la frenchy qui a passé 2 jours à les prendre en photo !
JOUR 5 : Dana
On repart se mettre au vert (ou plutôt au jaune) avec une journée à Dana. Dana est une réserve naturelle assez réputée en Jordanie, et aussi un petit village assez pittoresque qui permet d’y accéder.
C’est un terrain de jeu magnifique pour faire de la randonnée avec de nombreux sentiers possibles et 3 entrées différentes. Malheureusement, en décembre, de nombreux sentiers étaient fermés nous avons pu seulement parcourir le Wadi Dana trail qui nous a tout de même offert une belle vue sur la vallée.
Dans la vallllée oh oh de Dana… lalilala!
Hôtel :
Il est possible de dormir dans la réserve, notamment à la Dana Guesthouse qui bénéficie d’un panorama et d’une situation. Néanmoins les prix sont en moyenne plus élevés et nous avons préféré dormir au Al-Nawatef Camp qui se trouve à quelques minutes (en voiture) de Dana. Le gérant est très sympa, il y a plusieurs options de couchages : chambres en dur, tentes etc et on mange tous dans une salle commune avec dîner et petit-déjeuner. C’est l’un des seuls hébergements où nous avons pu échanger avec les autres personnes, de toute nationalité, et l’ambiance était vraiment sympa !
Petit plus, il y a un superbe panorama à quelques minutes à pied pour le coucher de soleil et les tentes permettent d’avoir une très belle vue sur le wadi !
JOUR 7 : Madaba à Amman
Madaba est réputée pour ses belles mosaïques et en se baladant un peu, ça se voit ! Le centre-ville est assez joli et nous y avons passé une matinée agréable à visiter les différents points d’intérêt.
Le Mont Nébo est un des incontournables dans le coin. Attention à y aller plutôt le matin et lorsque les conditions sont bonnes, sinon la vue panoramique en prend vite une claque.
El-Maghtas, un site de 10km2 au sein duquel se trouve le lieu supposé du baptême de Jésus. Le site en général a surtout un intérêt historique et religieux pour certain(e)s. Au niveau du Jourdain, où il est possible de s’immerger dans l’eau, on peut voir à quelques mètres, Israël sur l’autre rive. Ou plus exactement d’autres touristes se baignant en robe blanche sur la rive du Jourdain situé sur les terres d’Israël.
JOUR 8-9 : Les alentours d’Amman
Direction la réserve de Shaumari pour découvrir l’oryx d’Arabie. Le site est un peu loin d’Amman, mais nous avions vraiment envie de retrouver un peu de nature et de découvrir cette espèce totalement inconnue. Shaumari abrite de nombreuses espèces comme le renard du désert, l’onagre asiatique ou encore la gazelle de Rhim. Nous avons fait un mini safari d’une heure, qui nous a permis d’observer les oryx.
Sur le retour, petite halte pour admirer les châteaux du désert. Là encore, tout dépend de ton appétence pour l’histoire et les jolis cailloux. Personnellement les châteaux du désert nous ont un peu déçus, et nous y avons fait halte seulement parce que c’était sur la route.