Me voilà partie sur le Camino Primitivo. Dans l’article précédent, le 21ème jour s’achevait à Pola de Sierro, sur le Camino del Norte, où je faisais donc le choix de partir sur le Chemin Primitif ou Camino Primitivo. Plus de dénivelés, de montagne, bye bye la côte…et espérons le bye bye la pluie !
Mon Camino Primitivo
Je retrace ci-dessous mes étapes et expérience sur ce Camino Primitivo, beaucoup moins connu et emprunté que ses homologue le Norte ou le Frances.Lorsque j’ai décidé d’entreprendre le Camino Primitivo, je savais que ce serait une expérience unique et mémorable. Ce chemin de Compostelle, considéré comme l’une des routes les plus anciennes, traverse les régions du nord de l’Espagne, reliant Oviedo à Santiago de Compostela. Tout au long de mon périple, j’ai découvert des paysages à couper le souffle, des villages pittoresques et des monuments historiques, tout en faisant face aux défis et aux difficultés que cette aventure a présentés. Voici le récit de mon expérience sur le Camino Primitivo.
Difficultés du Camino Primitivo
Le Camino Primitivo présente plusieurs défis, tant sur le plan physique que mental. Tout d’abord, le dénivelé est important, notamment dans les montagnes des Asturies, où certaines étapes peuvent être éprouvantes. Les conditions météorologiques sont également imprévisibles et peuvent rendre la marche difficile, surtout sous la pluie ou dans le brouillard.
Camino Primitivo ou chemin primitif
Le Camino Primitivo, ou Chemin Primitif, est l’un des plus anciens itinéraires du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle, remontant au 9ème siècle avec le roi Alphonse II le Chaste. Ce chemin historique est réputé pour son authenticité et sa beauté, traversant les régions des Asturies et de la Galice.
Le Camino Primitivo offre aux pèlerins une expérience authentique et historique, avec des paysages variés, des monuments anciens et des rencontres enrichissantes. Bien qu’il présente des défis et des difficultés, ce chemin demeure un choix populaire pour ceux qui recherchent une expérience unique sur le Chemin de Compostelle.
Camino Primitivo étapes
JOUR 22 – POLA DE SIERRO à OVIEDO
17 KM ▪ 230 D+ |
Le CR du jour | » Quand on arrive en ville
Tout l’monde change de trottoir
On a pas l’air virils
Mais on fait peur à voir »
Pour moi les villes sur le camino… c’est un mauvais moment à passer 😂 je me sens bien dans la nature même si mes @merrellfrance finissent toujours pleines de boue 😒 Dans les petits villages tu es acclamé avec des « Buen Camino » les gens sont sympas, te donnent de l’eau… tu te sens comme Miss France dans une foire à la saucisse 👸
Mais quand je reconnais au loin les prémisses d’une véritable agglomération,qui fleure bon le pot d’échappement et l’agglutinement humain… je m’accroche à mes bâtons et j’attends que ça passe. Les gens se demandent d’où tu débarques, tes nasaux ne sont plus habitué à l’amas puant qui t’entoure et…le bruit… mon dieu que les espagnols sont bruyants 🤣
Bon quitte à être ici autant en profiter j’ai tout de même adoré mon petit sushi du midi…et profité de mon retour à la civilisation pour aller chez Decath !
Bon vendredi soir à tous, moi je vais éviter de faire une pause pipi cette nuit notre albergue est un petit peu… flippante 😅
Behind the Camino | L’arrivée à Oviedo sous le crachin ne m’a pas enchantée. Même si le retour à la civilisation avait du bon, je pouvais enfin manger des sushis et acheter une pochette au Decath du coin. Mais sinon il faut avouer que le décalage est toujours assez stressant lorsque l’on passe de sa petite bulle préservée de pèlerins dans la nature et les petites villages à de grandes villes où tout va plus vite, plus bruyamment…J’ai très peu visité Oviedo, refroidie par le crachin assez hargneux et épuisée des derniers jours. Une honte puisque la ville est absolument superbe. J’ai au final passé plus de temps dans le pub du coin à attendre l’ouverte de notre albergue digne d’un décor de Walking Dead qu’à m’intéresser à l’histoire d’Oviedo. Ce n’est que partie remise ! Oviedo marquait aussi l’arrivée de nombreux pèlerins qui commenceraient donc leur camino le lendemain, frais et dispo !
JOUR 23 – OVIEDO à SAN JUAN DE VILLAPANADA
32 KM ▪ 800 D+ |
Le CR du jour | Grosse grosse journée… magnifiques paysages. Beaucoup beaucoup de soleil ( je ne me plains pas, il m’a tellement manqué ) et une albergue sympathique pour bien finir ! Après 32km et 800 D+ je vais me contenter de ça et vous souhaiter un bon samedi soir 😘
Behind the Camino | Ahah on sent la fille fatiguée en lisant ces quelques lignes non? Le départ d’Oviedo était assez sympa, l’occasion de croiser tous les nouveaux venus sur le chemin qui fleuraient bon la lessive et les chaussures toutes neuves. De quoi me rappeler qu’après plus de 20 jours je commençais sérieusement à ressembler à … rien ! Quel bonheur de quitter la ville pour s’enfoncer rapidement dans des petits chemins de campagne ! Le temps passe vite, tellement vite que je me perds et me rajoute des kilomètres supplémentaires. En montée bien sûr, ça aurait été trop beau si je me faisais du rhab sur du plat quitte à faire… Les derniers 5kms sont très très laborieux, ayant acheté des provisions sur la route ( il n’y a rien aux alentours dans l’auberge du soir ) je suis chargée comme un âne. Et l’âne Dewoods peine en montée , regrettant d’avoir les yeux plus gros que son sac ! Après une dernière interminable montée j’ai tout de même atteins San Juan De Villapanada, micro village où l’auberge accueillante m’attends ainsi que de nombreuses nouvelles têtes !Profiter un repas ou chacun partage sa nourriture et échange avec plaisir aura été une belle récompense après cette étape bien éprouvante !
JOUR 24 – SAN JUAN à BODENNAYA
27 KM ▪ 1050 D+ |
Le CR du jour | Superbe journée parsemée de forêts,de forêts, de petits villages, d’une compétition tunning, de beaucoup beaucoup de montées.. et d’un soleil à me transformer en merguez 😅 Le plus important se jouant maintenant, une auberge superbe avec des hôtes absolument fantastiques et des pèlerins venus du Venezuela, Bresil,Colorado, Croatie… bref je finirais donc ce » court » post en te laissant le choix du sous titre pour cette photo
1. » Pendant que tout le monde pense que j’en chie je me la coule douce »
2. » Petite pause entre deux montées de bâtards «
3. » Jai dit que je repartais dans 10mn… il y a 45mn « . Bonne soirée à tous 😘
Behind the Camino | Heureusement que j’avais réservé dans la super auberge de Bodennaya. Parce que j’ai perdu une bonne heure à l’ombre de la forêt pour profiter un peu d’une pause à la fraîche. L’auberge m’avait été conseillée et elle s’est avérée absolument incroyable. Une petite maison pleine de charme et d’émotions, une décoration atypique et surtout des hôtes absolument adorables, totalement amoureux du chemin. Ce sont des moments qui resteront gravés à vie, simples, vrais et tellement forts. Partager un bon repas après une journée crevant tous ensemble autour d’une grande table, échanger, se dévoiler, rencontrer toutes les nationalités… Bodennaya aura marqué un tournant dans ce début de Camino Primitivo. Ma « maman du camino » que j’avais rencontré au tout début ayant arrêté le chemin j’étais depuis plus ou moins solo, répartissant mes étapes au gré de mes envies. Après Bodennaya, le petit groupe qui s’était formé dans cette ambiance si paisible ne s’est plus jamais désolidarisé. Nous nous retrouvions avec plaisir, marchions parfois ensemble… bref ce jour là je ne le savais pas encore mais j’avais rencontré ma « camino family« .
JOUR 25 – BODENNAYA à CAMPIELLO
25,5 KM ▪ 660 D+ |
Le CR du jour | Parlons peu. Parlons gratitude… La gratitude c’est simplement savoir ouvrir les yeux sur la chance que nous pouvons avoir chaque jour. Dans les petites choses de la vie. ▪La gratitude pour moi aujourd’hui c’était simplement d’apprécier le sentiment de “gift feeling” le matin lorsque tu parcours un village encore endormi qui n’appartient qu’à toi. C’est d’avoir rencontré des personnes superbes hier avec le coeur sur la main. La gratitude c’est être heureuse de trouver un point d’eau quand ma bouteille se vide et un coin discret quand ma vessie est trop pleine 😅
La gratitude c’est de remercier ceux qui ont parcourus des kms pour marquer le camino. C’est apprécier la chance que j’ai d’avoir pu accomplir un de mes rêves à un moment de ma vie où j’en avait vraiment besoin. Et de remercier le camino pour ce qu’il m apporte chaque jour peu importe si j’arrive ou non a Santiago. Chaque personne peut en témoigner, l’essentiel ce n’est pas d’atteindre Santiago c’est d’apprécier le chemin chaque jour.
Et la gratitude c’est aussi de me dire que le retour à la vraie vie, dont chacun de mes pas me rapprochent, sera difficile mais accompagné des retrouvailles avec ceux que jaime et qui m’aiment. Même si on se recréer vite une famille sur le camino la mienne finit par me manquer 😻 Jour 25 jai ( enfin ) compris que l essentiel est d’apprécier ce que l’on a et de ne pas toujours chercher à courir après ce que l’on voudrait 😉
Et toi? Un peu de gratitude aujourd’hui ?
Behind the Camino | Mon CR du jour parle de lui même. Le plus important dans le chemin n’est pas l’arrivée, c’est tout le cheminement. Tes réflexions qui te poussent parfois dans tes retranchements. Mais aussi les rencontres, les coups de cœur, les discussions. D’une certaine manière chacun est dépouillé et chacun va à l’essentiel, tu n’as plus de superflu, tu as simplement ton sac sur le dos et du coup tu n’as plus besoin de faire semblant. Prétendre être quelqu’un d’autre. Le partage et les échanges sont donc beaucoup plus forts et vrais. Et les réflexions plus intenses. Ce jour là j’étais simplement heureuse. Heureuse de cette expérience et de ce qu’elle m’apportait. Heureuse de toutes ces belles rencontres. Mais aussi heureuse de ma vie, du quotidien, de la simplicité de profiter de chaque chose.
JOUR 26 CAMPIELLO à BERDUCEDO
27 KM ▪ 1110 D+ |
J’ai bien peur que dans la foulée de mon post d’hier celui-ci soit tout aussi bisounours. Comment ne pas l’être après la journée d’aujourdhui…
Par quoi commencer. Un programme qui s’annonçait solide avec une montée interminable et un sac lesté de 2,5kg de flotte 😰 Après 3km les réjouissances démarrent. Nous grimpons à travers les nuages. Les ombres de chevaux sauvages se dessinent à l’horizon. Nous assistons à un fight club entre canasson 🐴 assez spectaculaire, crevant la brume et nous stoppant net sur notre lancée.
L’ascension s’achève enfin et nous projete au dessus d’une mer de nuage. Sublime 🤩 J’en reste sans voix. Puis vient le temps de suivre la crête et de redescendre… nous replongeons dans le coton nuageux cette fois ci agité par un vent de folie 🌬. Environ 120km/h compte tenu de mon expérience sur la ste victoire. Je m’accroche à mes bâtons et avance. Tant que je ne m’envole pas tout va bien 😂
Un nouveau rebondissement cette fois pérenne. Le soleil gagne la bataille, les nuages s’enfuient 🌞 La chaleur fait rage et la vue est splendide. Les chevaux et les vaches sauvages sont au rendez-vous, moins fantomatiques. Accompagnés d’une famille d’aigles. C’était superbe, certainement une des meilleures journées depuis le début de l’aventure !
Bonne soirée à tous 😘
Behind the Camino | Quelle incroyable journée ! Un de mes meilleurs souvenirs sur ces 40 jours de camino ! Je n’ai rien à ajouté car je pourrais écrire un article de 10 pages sur cette étape.. Elle aura été simplement spectaculaire et totalement incroyable. Épuisante aussi ! Et ce sera finalisée par un super repas partagé avec ma Camino Family que je ne quittais plus 😀
JOUR 27 BERDUCEDO à GRANDAS DE SALIME
21 KM ▪ 756 D+ |
Le CR du jour |Une magnifique journée ponctuée de nombreux rebondissements nuageux.
Les premiers kms sont accompagné d’une mer de nuage à perte de vue. Mer de nuage qu’il faudra traverser.
La masse cotonneuse nous recouvrira ensuite dans une forêt sinueuse. La descente laisse percevoir petit à petit, au travers d’immenses arbustes, le dessin d’un lac couleur lagon. Le chemin nous y mène.
Le vent se lève, la couverture nuageuse aussi et nous laisse admirer le paysage grandiose qui s’offre à nous. C’est superbe. Tchao les nuages.. bonjour la chaleur. La dernière montée interminable sous 30 degrés n’aura pas épargné mon bronzage agricole et ma perte hydraulique. Mais après une bonne douche et un petite glace je ne retiens que l essentiel. C’était magique 😍
Behind the Camino | Du même acabit que le jour précédent, cette étape était magique… je suis littéralement entré dans une mer de nuages. Solitaire sur quelques kilomètres j’ai finalement eu le plaisir d’être accompagné de J., un philippin ! Nous étions les deux minorités sur notre « promotion » du camino, étant la seule française et lui le seul Philippin. Quel bonheur d’échanger avec lui et de me rappeler mon voyage à El Nido notamment … le camino m’aura fait beaucoup voyagé, bien en dehors des frontières espagnoles !
JOUR 28 GRANDAS DE SALIME à O PABON
30 KM ▪ 945 D+ |
Le CR du jour | A journée difficile, post éclair 🙄
A l’aube de ce 28eme jour mes jambes luttaient hardement contre lapesanteur. Lutte passive mais efficace… chaque pas me demande une énergie considérable. Briseuse de grève peu vaillante je n’ose leur annoncer que nous partons elles et moi pour plus de 30km et de belles montées. J’applique la théorie déjà éprouvée du “ à chaque km suffit sa peine ».
30km plus tard le paquet est livré en un morceau mais un peu endommagé 😅
Après 4 semaines soit 831kms et 26 nuits de 4 à 5h j’ai réellement senti les limites de ma jauge d’énergie aujourd’hui 😔 Espérons que demain soit un meilleur jour.
JOUR 30 ▪BAREIRA à LUGO ▪
31 KM ▪ 552 D+ |
Le CR du jour | Ça c’était après… 31kms. Quand mes merrellfrance ont fini leur journée 😪
Mais c’était surtout avant de passer 1h30 chez … l’ostéopathe. Quand j’avais encore le sourire ! Et oui même en vacances j’ai un abonnement osteo que veux tu 🙄 Je ne m’imaginais tout de même pas y passer 1h30… à me faire pleurer.
En espérant que cela portera ses fruits… mais peu importe la vendange je dirais qu’après 30 jours j’ai déjà beaucoup appris et vécu alors même si le camino s’arrêtait demain…
L’ostéopathe que j’ai consulté m’a beaucoup touché ( sans mauvais jeu de mots). Un homme aveugle, qui a accepté de me recevoir en urgence quand il a su que j’étais sur le Chemin de Compostelle. Une gentillesse incroyable. Alors franchement j’espère et je pense arriver au bout des 100kms qui me séparent désormais de Santiago et des 200kms jusqu’à Fisterra. Mais après cette rencontre qui m’a émue je réalise encore et toujours que c’est une chance d’avoir comme seul problème dans ma vie un tibia et un talon kapputt 😉
Un grand merci à tous ceux qui m’ont envoyé des messages depuis 24h. J’ai été peu présente ici car très fatiguée et préoccupée par mes petits soucis de carrosserie 🤕 Mais je savoure toujours autant mon chemin même si les kms sont parfois douloureux.
Behind the Camino | Cette rencontre était particulièrement dingue. Une de mes plus belles avec un peu de recul. Comment expliquer ce moment partager avec cet homme si gentil, qui m’avait ouvert son cabinet exceptionnellement en sachant que j’étais sur le chemin. Il m’avait touché, par son aura, sa simplicité, son rire, ses tentatives de parler français… bref il restera à mes yeux un exemple si touchant de ses rencontres si fortes et pourtant si éphémères qu’il est possible de faire sur le Chemin de Compostelle.
JOUR 31 ▪LUGO à FERREIRA ▪
27 KM ▪ 578 D+ |
Le CR du jour | Je m’étais promis de ne pas me plaindre. De subir la canicule avec patience et dignité si un jour le soleil remplaçait la pluie 🤗 Soyons honnêtes lorsqu’il a fallut attaquer quelques jolies côtes sous un cagnard espagnol de 37 degrés j’ai eu un peu de mal à conserver cette positive attitude !
Quand ton corps se transforme en centrale à vapeur et que tu finis par regretter les semaines sous la pluie diluvienne il faut faire preuve d’un positivisme à toute épreuve 🤒
C’est bien une leçon du chemin… se dire que dans tous les cas il faut avancer. Step by step. Et que quitte à faire il ne sert à rien de chouiner. Car après tout si je suis là c’est bien que je l’ai voulu. Peu importe les degrés Celsius ou l’inclinaison de la pente j’en ai rêvé de ce camino… pour le meilleur et pour le pire 😏
Alors je continue à avancer et je me concentre sur l’essentiel. En espérant pouvoir déguster une glace à l’arrivée 🍦
A retenir… quitte à avancer autant le faire en retenant l’essentiel 😘
Behind the Camino | Alalala cette étape avait été particulièrement difficile. Longue, plus longue que prévue initialement puisque nous n’avions pas trouvé de logement à mi-parcours. Lendemain de ma séance chez l’ostéo miracle j’avais une seule peur… que la douleur revienne. Je guettais donc pas après pas les signes de bobo. Mais ça a tenu. Alors forcément j’ai pu me concentrer sur l’autre problème… la chaleur. A mourir. Nous étions vraiment tous très mal à l’arrivée, dégoulinants, et je me suis fait pas une…mais deux glaces. Enfin 3 si je compte la glace du soir !!C’était aussi notre dernier soir sur le Chemin Primitif avant que le Camino Frances nous rejoigne le lendemain… nous nous préparions donc psychologiquement au choc: nous devions être maximum 50 personnes en tout sur ce Camino Primitivo. Le lendemain nous finirions à plus de 1000. Imagine…
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