L’aventure de Compostelle, version 2017, commençait cette année à Montpellier, sur la voie d’Arles ! Et pour cette quatrième étape… pas facile facile, nous partions cette fois ci pour un trajet de Soumont à Lunas !
Comme sur chaque étape je t’invite à :
■ Revivre notre étape avec la première rubrique » notre étape ». Qui te retracera notre petit périple jour par jour.
■ Toi aussi te lancer sur le chemin. Si tu souhaites réaliser cet étape c’est très simple. Tu n’as qu’à suivre notre parcours. Allez… laisse toi tenter!
Mercredi 16 août |
Soumont à Lunas| 28km achevés !
Notre étape de Soumont à Lunas:
■ Après une étape plutôt musclée, et une arrivée à 21h passée à Soumont…le réveil fut légèrement brutal ! Mais, loin d’être découragées nous avons repris notre petit rituel matinal, mangé sagement nos barres de céréales et enfilé nos sac à dos. C’était reparti pour un tour et malgré nos courbatures la bonne humeur ne manquait pas !
■ Malheureusement…cette journée aura été l’une des plus difficiles ! La bonne humeur matinale aura vite été remplacé par quelques grognements et un pas traînant. Nous n’avons pas été attaqué par un loup garou sur le déclin je te rassure. C’était nous, pauvres hères, qui nous transformions petit à petit en bête de marche !
■ Le trajet Soumont à Lodève aura été plutôt agréable ! Des mûres à profusion avant d’arriver en ville. Manger des poignées et des poignées de mûres chauffées par le soleil quand tu pense à ta que barquette de mûres insipides et hors de prix de ton distributeur parisien… ça n’a pas de prix !
Moins cher que gratuit. Quel gros kiffe.
■ Moins kiffant, le kilomètre perdu à Lodève.Et oui un croisement de GR mal indiqué et nous avons failli nous retrouver totalement dans le décor… le GR653 est globalement bien balisé mais nous avons quand même eu quelques petites surprises. Et les surprises, quand on marche plus de 25kms par jour on s’en passerait bien en fait ! Cela aura au moins fait la joie des petits papys du parc qui nous auront vu passer et repasser. Et oui deux marcheuses, ça fait toujours sensation auprès des retraités de bancs que nous croisons. Quelque soit le village, la bande de papys, le succès est toujours au rendez-vous !
■ Trêve de papotage, on est pas là pour jouer au Loto. Nous retrouvons enfin le bon chemin et le bon GR dans Lodève et repartons dans notre nature profonde. Profonde et grimpante puisque nous nous retrouvons rapidement sur un sentier qui ne fait … que monter.
■ Un kilomètre à monter, ça use, ça use ! Surtout quand nos souliers nous usent tout court. Manque de bol nous sommes synchro sur les problèmes de petons. Que ce soit pour ma mère ou pour moi nos chaussures deviennent rapidement un problème. De taille puisque c’est l’élément le plus important dans l’équipement du randonneur. Déjà testées? Mais oui bien sûr. Plusieurs fois. Et pourtant les mètres finissent par devenir difficile à additionner puisque nous avons toute deux mal. Le pas ralenti, se fait plus lourd et l’avancée en pâtit! Et en plus…ça n’en finit pas de grimper ! Non mais oooh c’est pas l’ascension du Mont Blanc ! C’est Compostelle merde! on nous aurait menti !!
■ Le temps est lourd. Mon sac aussi. Et les problèmes de pieds se font sentir 😣 les problèmes . Pas l’odeur. Quoi que. Une douleur phénoménale au niveau de l’avant et du talon 😨 Sur les deux pieds forcément. Sinon j’aurais fini à cloche pied bien entendu. Douleur que je me tape depuis 48h et qui ne diminue pas…Le sac est déjà très léger alors je ne peux faire mieux. Les chaussures? Problème d’amorti?
■ Mon envie de Mcdo a vite été remplacée par une envie de balancer mes pieds à bâbord😠. Mais à la place j’ai fini les 8 derniers kms en sandale. Paye ta dégaine de touriste du dimanche je sais 😂
■ Le col de la Défriche enfin atteint, il est temps de faire une pause sous ce cagnard assommant. Au milieu de nul part on balance nos sacs. Foutu sacs qui semblent parfois beaucoup trop lourds. Quelques graines avalées. Et une sieste bien méritée.
■ Mais le sommeil ne nous téléportant pas à Lunas, il est temps de repartir. Toujours sur une lancée éprouvée. Personne à l’horizon, cela fait quelques kilomètres que nous sommes seules au monde. Pas d’eau. Et nous en manquons. Typiquement le genre de situation où l’on se demande “ mais les vacances au Club Med, c’était bien aussi non? à siroter un cocktail au bord de la piscine… pourquoi pourquoi pourquoi?” PARCE QUE. Tu l’as voulu tu l’as eu. Alors maintenant mets un pieds devant l’autre et va mériter ta pitance et ton petit liit !
■ Ils sont encore bien loin, mais la bonne nouvelle c’est que nous finissons par descendre vers Briandes en empruntant le GR7. Oui oui, on prend un raccourci ! Tchao le GR653 on prend un croisement plus court pour arriver…plus vite pardis. Il y a encore quelques heures j’aurais dit “ oula non je veux faire le chemin complet, raccourcir c’est tricher!” Là concrètement, sans eau et avec des pieds douloureux tricher est la meilleure option du monde !
■ La saga pédestre continue et nous abdiquons enfin. La suite de la journée se fera en sandale…des Teva pour moi, des Birkenstock pour ma mère. Et oui les deux randonneuses du dimanche en tongs c’était nous.
■ A Briandes nous trouvons enfin âme qui vive. Une seule à vrai dire mais dotée d’un robinet c’est bien suffisant. Toquer à la porte de parfaits inconnus pour leur quémander de remplir nos bouteilles de flotte deviendra rapidement une habitude et les gens sont toujours très accueillants !
■ Lunas est encore loin. Une terrible descente caillouteuse et pentue nous en sépare. Puis quelques kilomètres sur le bitume qui nous semblent interminables. Pas de doute la notion de temps et de kilomètre se distend totalement à mesure que le corps fatigue…ce que nous sommes capable de parcourir facilement en quelques heures à la fraîche devient parfois un chemin de croix quelques heures plus tard.
■ Mais c’est finalement Lunas et la promesse d’une douche et d’un massage de pieds qui se dresse devant nous. JOIE BONHEUR! Rien ne vaut une arrivée tant attendue. Même un mojito au Club Med de Cancun n’arriverait pas à la chevilles d’un délaçage de chaussures mérité !
■ Lunas est un très joli village. Mais la perspective de ne…rien faire et d’enlever nos chaussures l’emporte rapidement sur notre curiosité touristique ! Le tour est rapidement fait pour pouvoir enfin se poser.
Si toi aussi tu veux tracer ton chemin et suivre nos pas de Soumont à Lunas :
■ Départ de Soumont en rejoignant l’entrée de Soumont. Avant le panneau d’entrée monter en direction du réservoir qu’il faut alors contourner pour rejoindre la table d’orientation. Joli panorama sur le lac du Salagou et d’autres massifs au nom totalement étranger pour moi mais très joli !
■ Descente vers la D153E3 pour marcher pendant quelque temps sur le bitume. Puis bifurcation vers les Fignols et enfin rejoindre la D53E5 pour l’emprunter sur quelques mètres. Le chemin se fait rapidement plus agréable et longe des champs, des chevaux et tu l’auras compris tout plein de mûres délicieuses ! L’arrivée se fait sur les hauteurs de Lodève, avec une jolie vue sur le parking du centre commercial et la station essence puis une descente sur Lodève qui mène en plein centre.
■ Points d’eau, boulangeries, restau… Lodève est normalement la fin d’étape que nous aurions du avoir mais nous avons quelque peu modifier nos plans afin de faire tenir en deux semaines notres trajet Montpellier Toulouse. La plupart des pèlerins s’y arrêtent après l’étape Saint-Jean-de-la-Blaquière à Lodève.
■ Attention à Lodève ! A ne surtout pas faire comme nous, à savoir suivre le GR, se faire une bonne boulangerie, continuer à suivre le GR sans se soucier de la nature du GR. Pour notre défense la séparation avec le GR71 est peu voir pas indiquée et on a vite fait de s’y perdre. Arrivé à Lodève il faut donc aller jusqu’au pont sur la Lergue puis prendre la rue piétonne de Lergue. Passer ensuite dans de charmantes petites ruelles puis se rendre sur le quai de la Mégisserie.
■ Attention à bien checker; avant de quitter définitivement Lodève, les réserves d’eau! A ma connaissance il n’y a après plus du tout de point d’eau et un chemin assez difficile, totalement à découvert. Par fortes chaleurs cela peut vite devenir assez difficile en cas de pénurie de flotte.
■ Le chemin des Tines, tout aussi charmant, mène ensuite à un sentier montant petit à petit dans la végétation. Caillouteux il n’est pas toujours facile et assez étroit. Il mène ensuite à un sentier beaucoup plus large qui continue de grimper et mène ensuite sur la D157. On continue ensuite à monter (encore) pour rejoindre le col de la Défriche puis tout en haut un pylône qui marquera la fin de la montée pour aujourd’hui ! Mais pas la fin du trajet…
■ La piste continue en lacets avec de très belles vues. Nous continuons donc à longer pendant quelques temps sur l’arrête pour quitter ensuite le GR653 pour prendre un raccourci menant à Lunas. Ce raccourci empruntant le GR7 il est indiqué par la suite au niveau du panneau “ Casplos” attention à ne pas le rater il est très peu visible.
Au niveau de ce panneau, un GR jaune rouge prend le relai pour descendre jusqu’à Briandes. Mini hameau avec très peu de maison, il se trouve à quelques kilomètres de Lunas.
■ Une descente caillouteuse à souhaite et assez désagréable plus tard, du bitume pour finir la journée et l’arrivée à Lunas, très très joli village bien mérité!
Et voilà… si toi aussi tu souhaites te lancer sur le chemin de Soumont à Lunas , ya plus qu’à ! N’hésites pas si tu l’as déjà fait à me faire ton retour pour compléter ces informations !
Ces paysages qu’on a sous les yeux pendant des heures et dont on fait provision pour les longs mois d’hiver, que le cerveau finit par mémoriser avec les parfums, le silence, les goûts, les couleurs. Quel plaisir de repartir faire un tour !
Retour de ping : Pourquoi choisir la voie d’Arles, la via Tolosana pour se rendre à Compostelle ? – Mayasahnesi