Quand je choisis un trail, je cherche toujours deux choses : un vrai défi physique et des paysages qui me marquent profondément. Le Trail Verbier Saint-Bernard, niché en plein cœur des Alpes suisses, remplit parfaitement ces deux critères. C’est une course qui mérite clairement une place dans ton calendrier si tu veux vivre une aventure marquante en montagne. Pour l’avoir vécu personnellement avec la X-Traversée, je vais t’expliquer pourquoi cette épreuve vaut largement le détour, quels sont les challenges que tu devras affronter, et comment te préparer efficacement pour cette expérience unique.

Présentation générale du Trail Verbier Saint-Bernard

Le Trail Verbier Saint-Bernard existe depuis 2009 et s’est rapidement taillé une solide réputation parmi les coureurs à la recherche de défis alpins authentiques. Et franchement, ce n’est pas difficile de comprendre pourquoi. Les paysages sont tout simplement magnifiques, avec des sommets imposants, des glaciers spectaculaires et des vallées verdoyantes qui rendent chaque moment passé sur les sentiers mémorable.

Ce que j’ai particulièrement apprécié lors de ma participation, c’est l’ambiance chaleureuse et humaine tout au long du parcours. Dès le départ, les bénévoles et les organisateurs t’accueillent avec une bienveillance sincère, et leur enthousiasme te porte vraiment quand la fatigue commence à se faire sentir. C’est ce genre de petits détails qui font une grande différence sur une épreuve aussi exigeante.

Mais soyons honnêtes ce qui me donne envie de revenir avant tout c’est la beauté des paysages. Honnêtement, à l’heure où je mets cet article à jour nous sommes déjà 6 ans après mon arrivée cela fait partie des trails les plus beaux que j’ai découvert :

Le Trail Verbier Saint-Bernard propose plusieurs formats adaptés à différents niveaux et envies :

• L’X-Alpine (140 km / 9 300 m D+) : l’ultra-trail emblématique pour les coureurs expérimentés à la recherche d’un challenge extrême.
• La X-Traversée (76 km / 5 300 m D+) : celle que j’ai choisie, exigeante et variée, idéale pour ceux qui souhaitent découvrir pleinement la beauté et les difficultés des Alpes suisses.
• Le Verbier Marathon (45 km / 4 000 m D+) : parfait pour tester ses limites sans franchir directement la barre des ultra-distances.
• La Liddes-Verbier (30 km / 2 500 m D+) : une très bonne option pour découvrir le trail alpin sans la pression d’un trop gros défi kilométrique.

Maintenant, laisse-moi t’emmener plus en détail sur la X-Traversée, pour te donner une idée très précise et concrète de ce que tu peux attendre de ce superbe défi alpin.

La X-Traversée : un défi alpin intense

La X-Traversée, c’est clairement l’une des expériences les plus marquantes que j’ai pu vivre en trail. Au programme : 76 km à travers les Alpes suisses avec 5 300 mètres de dénivelé positif. Autant te dire qu’il faut arriver préparé, physiquement mais aussi mentalement, car ce parcours ne laisse pas beaucoup de répit.

Le départ est donné à La Fouly, un petit village charmant entouré de montagnes majestueuses. Dès les premiers kilomètres, tu commences à prendre conscience de ce qui t’attend avec une première ascension exigeante vers le col Fenêtre. Ce passage m’a vraiment marqué par ses paysages sauvages et la sensation d’être complètement immergé dans une nature intacte. Attention cependant : le terrain est technique avec beaucoup de pierres et parfois de la neige selon la période de l’année.

Ensuite, tu enchaînes avec le col du Grand Saint-Bernard, un endroit absolument mythique où l’histoire rencontre la montagne. C’est impressionnant de passer près du célèbre hospice du Grand Saint-Bernard et de se dire qu’on court dans un lieu chargé d’histoire. La descente qui suit est très technique et met tes jambes à rude épreuve.

La traversée continue avec le col des Chevaux, un passage qui demande une vigilance accrue tant la descente est raide et exigeante. Ici, il faut absolument gérer tes efforts pour éviter de trop solliciter tes jambes, sinon la fin de la course devient très compliquée.

Le col de Mille est probablement celui que j’ai préféré : en arrivant à la cabane de Mille, tu profites d’une vue spectaculaire sur les montagnes alentour. C’est le moment idéal pour souffler, se ravitailler correctement et reprendre quelques forces avant l’ultime effort.

Le dernier obstacle majeur, le col des Avouillons, est marqué par la passerelle spectaculaire de Corbassière, offrant une vue unique sur le glacier. Enfin, la montée finale vers Verbier, est un véritable « mur », où j’ai bien poussé mes limites physiques et mentales. Mais crois-moi, le sentiment d’accomplissement une fois arrivé est absolument indescriptible.

Préparation physique et mentale pour la X-Traversée

Je ne suis pas coach, je te partage simplement ce que j’ai mis en place pour aborder cette course du mieux possible. Et franchement, avec un tel profil (76 km, 5 300 m de D+), mieux vaut arriver préparé — pas besoin d’être un pro, mais faut pas se pointer à l’arrache non plus.

Ma prépa, je l’ai centrée sur trois choises : des sorties longues (vraiment longues) avec du dénivelé, du renfo et des étirements, et pas mal de randos actives en montagne. J’ai aussi essayé de faire au moins une sortie avec un profil proche de celui de la course — pour me confronter à la gestion d’un effort long en terrain technique.

Mentalement, je crois que ce qui m’a le plus aidée, c’est d’avoir fait des week-ends de rando/trail avec bivouac, seule ou entre potes, pour habituer mon corps et ma tête à avancer longtemps, parfois dans le dur. Il faut savoir se gérer dans les coups de mou, se parler à soi-même, s’encourager, ne pas paniquer quand la montre affiche encore 40 km à faire. Bref, apprendre à rester calme.

Un autre point important : l’adaptation aux conditions météo. À cette altitude, ça peut changer très vite. L’avantage des prépas longues c’est qu’on est forcément amené à faire des sorties sous la pluie ou dans le froid pour tester son équipement et s’habituer à bouger dans des conditions inconfortables.

Équipement essentiel pour réussir la course

Comme toujours en trail, t’équiper correctement, c’est déjà faire une bonne partie du boulot. Et pour un parcours comme la X-Traversée, crois-moi : tu ne veux pas partir avec du matos bancal ou testé la veille.

Je vais pas te refaire la liste complète du matériel obligatoire — elle est sur le site, bien détaillée — mais je peux te dire ce que j’avais vraiment trouvé utile, ce que j’aurais changé, et ce que je considère comme indispensable pour cette course.

Plus de conseils sur mon article « Equipement en trail« .

Les chaussures, d’abord. Clairement le point de départ. J’ai couru avec une paire que je connaissais bien, avec un bon grip pour terrain technique. Les descentes sont parfois engagées et longues, donc tu veux une chaussure stable, pas trop molle, qui tient bien ton pied même quand t’es cramé. Si t’as pas confiance dans tes appuis, tu vas finir en frein à main dans chaque caillou. Et à l’inverse, trop rigide, tu vas avoir les pieds explosés au 40e km. Il faut trouver le bon équilibre.

Les bâtons : pour moi, non négociables. Il y a trop de montée, trop de D+ en bloc, pour s’en passer. Je les ai sortis dès la première bosse, et je les ai rangés… jamais en fait. Ça aide à répartir l’effort, à soulager un peu les cuisses, et à garder un bon rythme même quand ça grimpe sévère. Si tu n’es pas à l’aise avec, entraîne-toi avant, mais ne pars pas sans.

Le sac : prends-le assez grand pour tout ton matos obligatoire + du ravito en plus, mais pas trop non plus. Perso, j’avais un 12L, bien ajusté. Le plus important, c’est qu’il ne te gêne pas quand tu cours, et que tu puisses attraper facilement ce dont t’as besoin (flasques, coupe-vent, barres…).

Côté vêtements, j’avais opté pour du classique mais testé : short technique, t-shirt respirant et une veste imper-respirante qui tient la route (vraiment imper, pas juste déperlante). Au col du Grand Saint-Bernard, il faisait un froid de canard malgré le soleil, donc j’ai sorti ma veste sans hésiter. Gants légers et buff en fond de sac, ça prend pas de place et ça peut sauver ta course.

La frontale : à moins de partir très tôt et d’aller très vite (donc pas comme moi), tu risques de courir de nuit, ou au moins de finir dans la pénombre. Prends une vraie frontale, pas un truc de secours. Et surtout, teste-la avant, avec les piles neuves, et vérifie bien l’autonomie.

Côté nutrition, j’avais mes classiques : quelques barres que je connais par cœur, des purées salées….

En bref : pas besoin de matériel high-tech de malade, mais choisis des trucs que t’as déjà testés, dans lesquels tu te sens bien, et que tu sais utiliser même en hypoglycémie au sommet d’un col. Ce jour-là, t’as autre chose à penser que de lire la notice d’un coupe-vent.

Ma course, en vrai

La X-Traversée, ça n’a pas été une balade. Clairement pas. J’ai pris le départ à La Fouly en espérant tenir jusqu’au bout, avec un genou un peu capricieux, pas franchement sereine mais motivée à fond. Les premiers kilomètres passent bien, je me cale dans un rythme tranquille, je me concentre sur ma respiration et j’essaie de ne pas penser aux 76 km qu’il reste.

Le col Fenêtre arrive vite et là, c’est l’entrée dans le dur. C’est long, raide, caillouteux. J’ai froid, je commence à douter. Mais la vue là-haut me remet un coup de boost. Ça en vaut la peine. Ensuite, descente vers le Grand Saint-Bernard : technique, casse-pattes, et déjà les jambes qui couinent. Heureusement, l’ambiance au ravito est dingue, ça me remet un coup de fouet.

Puis vient le col des Chevaux. Franchement, je galère. Je ne parle plus à personne, je regarde mes pieds, j’avance à l’instinct. La fatigue commence à s’installer sérieusement. À partir de là, je suis un peu en mode gestion/survie. Je fais gaffe à ne pas trop cogner dans les descentes et je m’accroche dans les montées.

Je passe à la cabane de Mille sans trop savoir comment, et j’arrive enfin à cette fameuse passerelle suspendue. C’est beau, c’est impressionnant, mais je suis tellement rincée que j’ai à peine le temps de profiter. Reste cette dernière montée vers Verbier, qu’on surnomme “le mur”… et franchement, c’est pas exagéré. C’est interminable. J’avance 10 mètres, je souffle. 10 mètres, je souffle.

Quand j’arrive enfin à Verbier, j’ai mal partout, j’ai froid, j’ai faim… mais j’ai le smile. J’ai été au bout, malgré tout. Et je sais que c’est le genre d’expérience que tu n’oublies pas.

l
…c’est magnifique

Le Trail du Verbier St-Bernard en bref

Les points positifs :

– les paysages sont superbes, j’ai eu un énorme coup de coeur pour le parcours et les vues splendides qu’il nous a réservé. Je n’ai qu’une seule hâte… y retourner

– l’organisation, avec notamment de nombreux ravitaillements plutôt bien fournis ( excepté celui de la cabane Panossière où il restait peu de choses)

– le format, avec plusieurs courses c’est l’occasion de partir à plusieurs… avec ses amis plus ou moins masos. Attention tout de même à ne pas minimiser le dénivelé négatif, mais aussi le dénivelé positif.

Les points négatifs :

– l’arrivée un peu tristoune, à 4h du matin on ne s’attend pas à la fanfare du coin mais un peu plus de ravitaillement et de services auraient été sympa.

– la..Suisse ! Qui dit Suisse dit assiette de pâtes à 25e la veille et hébergement très cher. Il y a toujours moyen de trouver des alternatives mais c’est bien d’anticiper dès le départ un package global plus coûteux que sur d’autres weekends.

En quelques mots… je recommande donc énormément le Trail du Verbier St-Bernard ! Un bonheur pour les yeux…et les cuissots !