Le principe du raid, cela faisait un petit moment que j’en entendais parler. J’admirais chaque année les aventures, souvent féminines, relayées sur instagram. A travers quelques photos, quelques vidéos et témoignages j’avais bien compris que le raid était une épreuve bien à part. Qui prenait aux tripes et mobilisait non seulement l’individu mais aussi son l’équipe. C’était ce dernier élément qui me faisait le plus peur pour être honnête. Partir à l’aventure, ça je commence à être habituée. En baver, pourquoi pas. Mais j’ai toujours été une adepte des sports individuels en boudant la transpiration collective… alors galérer à plusieurs c’était un peu une grande nouveauté !
Le Raid des Alizés, une aventure extraordinaire en Martinique
Par quoi commencer pour décrire le Raid des Alizés? L’aborder sous un angle sportif serait bien entendu le plus adéquate. Même si je pense qu’au fond le sport n’est qu’un prétexte, un moyen pour aller puiser au fond de ses ressources. Le Raid des Alizés c’est bien plus qu’une bande de nanas qui se tire la bourre et teste les limites de son déo 24h. C’est une expérience humaine énorme autour du partage, du dépassement. De la communauté et de l’aboutissement de soi. Bien entendu les épreuves sportives sont le pilier de l’aventure mais en l’espace d’une journée les participantes vivent de nombreux autres moments.
Cela ne te dit toujours pas ce qu’est, en réalité, le Raid des Alizés. Pour simplifier au maximum une définition qui mériterait quelques paragraphes, c’est un raid aventure solidaire et 100% féminin qui a lieu chaque année en Martinique. C’est un événement encore très jeune, nous participions à sa 4ème édition. Mais déjà victime de son succès puisque les inscriptions étaient complètes en très peu de temps. Les équipes féminines sont composées de 3 participantes et le raid comptabilise plus de 70 équipes… ça en fait des nanas ! Attention, ce n’est pas parce qu’il est tout rose qu’il faut le sous-estimer…car sous son pantone girly il est non seulement assez complet avec des épreuves multisports (trail, VTT, canoë,…) mais surtout plein de surprises. En effet, impossible de savoir à l’avance quelles seront les épreuves, même en essayant de soudoyer les organisateurs. Quedal. Les épreuves, que ce soit leur composition et leur kilométrage sont dévoilées la veille pour le lendemain…ce qui rajoute un peu de piment à un séjour déjà bien épicé.
raid aventure solidaire et 100% féminin qui a lieu chaque année en Martinique
Le raid des Alizés c’est avant tout des équipes surmotivées, prête à se dépasser pour elles, mais surtout pour leur fondation. Chaque équipe sélectionne en effet une association qu’elle représentera. La plupart ont donc une histoire, un lien très fort avec les causes défendues ce qui amène encore un peu plus d’émotions à ce rassemblement hormonal. Le classement général détermine les dotations qui sont directement reversées aux associations. Grosso modo, les premières arrivées pourront récolter un petit pactole pour leur association.
L’équipe des Bananas, le raid on le fracasse !
Plutôt habituée aux sports individuels, mise à part quelques relais d’équipe, le raid était pour moi une grande première. Le principe étant très clair et sans appel, les participantes de chaque équipe doivent commencer ensemble et finir ensemble. Un postulat de base qui semble être simple, confortablement installée dans son canapé, mais prend une tout autre dimension lorsque tu commences à être dans le dur au cœur d’une épreuve. Pour tout te dire, j’avais quelques appréhensions à postériori avant de m’embarquer dans cette aventure. Rester 24h sur 24h par 3, dans une tente spartiate, à vivre des moments uniques et aller creuser des tranchées dans nos zones de confort… c’était un pari risqué. Qui plus est un pari que nous allions relevé avec Julie et Marine sans avoir réellement passé ce types d’épreuves ensemble.
commencer ensemble et finir ensemble
L’équipe des Bananas ayant été tardivement constituée, nous n’avions pas eu le temps de nous entraîner à 3 et de tester notre cohésion d’équipe avant le grand départ. Le raid serait donc un crash test total, nous permettant d’en apprendre beaucoup plus sur les unes et les autres et de partager des moments inoubliables. Sportifs d’une part mais pas que…car au delà des quelques heures passés par monts et par vaux à pagayer, rouler ou trottiner il faut savoir que chaque équipe vit, respire, bouge, mange… à 3. Mes coéquipières auront été ma première vision du matin, ma dernière du soir et j’aurais partagé des moments exceptionnels avec elles. Bigup Marine qui finissait toujours par s’étaler sur moi et Julie dont la bouille m’aura fait sourire du début à la fin.
Expliquer à quel point la galère rapproche est difficile. Enfin galère…je me comprends. C’était pas non plus la guerre des tranchés on est d’accord. Mais au beau milieu d’une mer agitée, quand ton canoë finit par être possédé ou lorsque tu vois ta vie défiler en descente de VTT…la cohésion d’équipe devient réellement primordiale pour pouvoir avancer. Ce n’est pas facile, surtout après quelques journées à souffrir de la fatigue et de la chaleur. C’est parfois éprouvant pour ses nerfs. Mais c’est surtout une expérience incroyable, et un ciment fédérateur.
J’en retiendrais, outre un bronzage peu flatteur, des souvenirs inoubliables. Des fous rires, quelques engueulades, des petites larmichettes mais surtout un moments incroyables avec deux personnes que j’ai appris à connaître de la manière la plus dingue qu’il soit…Peu de personnes peuvent se vanter d’avoir vécu ce type d’expérience ensemble et je suis convaincue que la TEAM BANANAS PEUT ÊTRE FIÈRE D’ELLE.
4ème mousquetaire…et non des moindres nous avons pu partager ces expériences de prêt ou de loin avec Laure, à l’origine de SantaMila, qui nous a énormément soutenu du début jusqu’à la fin… une source de motivation, un sourire sans faille et toujours un mot pour nous faire repartir. Merci <3
La fondation Maladies Rares
Nous avions choisi de représenter La Fondation Maladies Rares lors de ce raid, et de nous donner à 400% pour pouvoir collecter le maximum de fonds pour cette assocation. La Fondation Maladies Rares est un accélérateur de projets, un facilitateur de partenariats, fédérateur dans le domaine des maladies rares pour aider au diagnostic, développer de nouveaux traitements et améliorer le parcours de vie des personnes malades.
Nous arriverons finalement 31ème sur 74 équipes … un classement dont nous pouvons être fières vu votre niveau de tourisme initial » une préparation spécifique?euh…non » mais qui reste donc à challenger pour pouvoir une (peut-être) prochaine fois collecter encore plus de fonds au profit de l’association choisie.
Le programme du Raid des Alizés 2018
Comme je le disais plus haut, le principe est simple, chaque soir Christophe Assailly, le directeur technique des épreuves, nous annonçait le menu du lendemain. Bien entendu les épreuves tournent toujours autour des 3 sports phares: trail, canoë et vtt. Mais au delà de la discipline il était impossible avant notre départ d’anticiper la difficulté, le kilométrage, le terrain…Bref c’étai le surprise du chef tous les jours. Une surprise plus ou moins sympathique selon les préférences et facilités de chacune !
Le chef s’en est donné à cœur joie pour notre édition…je te laisse en juger par toi même !
Raid des Alizés | Mercredi 28 novembre, journée d’acclimatation
La plupart des Alizés atterrissant la veille après près de 10h d’avion en provenance de Paris la première journée est dédiée à “l’acclimatation”. Moi qui pensais que “ acclimatation” allait rimer avec petit moment de détente pour habituer mon corps aux 30 degrés supplémentaires qu’il venait de se prendre dans le thermostat. Et bien non. L’année dernière, les participantes avaient commencé par un démarrage musclé, enchaînant des parcours militaires non chronométrés. Une petite mise en jambe bien sympathique qui m’avait déjà l’air bien costaud.
Cette année nous allions démarrer direct dans le vif du sujet puisque Christophe nous faisait commencer par une épreuve chronométrée, courte mais exigeante compte tenu de notre fatigue relativement homogène.
Réveillées à 4h30 par le Roi Lion, nous pouvions donc entamer un rituel que nous effectuerions jours après jours. Plonger dans les abysses de nos sacs immenses pour y trouver une paire de chaussette égarée ou notre frontale aux abonnées absents. S’habiller dans l’obscurité en revêtant pour la première fois notre t-shirt d’Alizé. Et prendre le pas du petit déjeuner. Et quel petit déjeuner… Il n’y a pas à dire le raid nous a bien chouchouté, la nourriture était super.
C’est bien beau de se gaver de pancakes, mais il a fallu décoller et se rendre sur la plage de l’Anse… pour notre première épreuve. Constituée de 4,3km de canoë. Premier test pour l’équipe des Bananas, qui n’avait donc jamais pagayé en trio. Il aura fallu quelques coups de pagaies pour se mettre dans le bain mais finalement après avoir calé le rythme nous y étions. Incroyable, le canoë avançait, plutôt bien ! Au point d’arriver sur la plage de l’Anse noire, l’anse aux tortues. Pas le temps de profiter de ce spot incroyable et de faire un peu de tourisme…on lâche le kayak, se débarrasse de notre gilets bibendum et hop c’est parti pour une course d’orientation. Les jambes prenaient donc le relai, s’enfonçant dans la jungle humide. Nos t-shirts et nos chaussures gorgées d’eau de mer, nous pouvions donc profiter du dénivelé martiniquais et partir à la recherche des balises.
Le compte rendu de la journée était plutôt éloquent… écrit à la frontale après une bonne douche bien glacée : » Alizé Dewoods au rapport… après une journée passée dans l’avion ( une véritable épreuve pour moi ) et une nuit lapidaire… nous commencions notre journée avec le Roi Lion et le levé du soleil sur le décor incroyable
Demain la » vraie » aventure commence… des distances plus costaudes et certainement du VTT
UN TONNERRE DE
Raid des Alizés | Jeudi 29 novembre, l’aventure commence
15km VTT
Le VTT. La discipline qui me faisait littéralement flipper. Je m’en voulais de ne pas m’être entraînée. On a beau se chercher toutes les excuses possibles et inimaginables, déménagement à Annecy, pas le temps… c’est aussi une part de mauvaise volonté. Et là, ma mauvaise volonté et moi on se retrouvait seules avec nous mêmes en ce jeudi matin. Avec notre casque mal ajusté et notre trouillomètre à +1000. J’observais Marine du coin de l’oeil qui piaillait d’impatience. Si j’avais pu avoir un joker épreuve à ce moment là je l’aurais utilisé, soit en sûr. Mais le raid ce n’est pas une épreuve à option où tu choisis ce que tu aimes. “ Alors le trail oui, mais par contre les chiottes en plastoc bof…”. Tu prends le package et tu donnes tout. Enfin en l’occurrence, sur un VTT tu donnes ce que tu peux en espérant ne pas finir à l’hosto. Parce que la technique ne s’invente pas, et ça je le savais déjà après une expérience désastreuse sur le Roc d’Azur. Nous voilà donc parti pour 15 kilomètres de VTT. J’essaie de me rassurer comme je peux… 15 kilomètres je les fais facile en trail. Là il faut juste un peu serrer les fesses et ça devrait passer. Au fond j’ai la glotte qui tressaute et je suis à deux doigts de pleurer. C’est dingue comment le mental prend parfois le contrôle total, quitte à avoir des réactions totalement démesurées… Quelle fiotte cette Dewoods.
Le départ se fait de notre bivouac, au Château Depaz. Une vue extraordinaire sur la mer, l’arche de départ en ligne de mire, le speaker s’époumone et moi je n’en mene pas large… Le soleil tape déjà pas mal. Première descente, je serres le freins comme une malade. Mon dieu..ça va être long. Avec 510D+, de belles montées, mais surtout des descentes pas faciles quand on est une grande traumatisée du VTT le parcours ne m’a pas gâté. A travers les dédales de cannes à sucre je suis le bon boulet de service. Mon seul objectif, ne pas me faire mal. Il reste encore deux jours, l’après-midi, ça serait con de finir sous la tente médicale parce que j’ai voulu jouer les reines de la pédales une fraction de seconde.
Nous venons finalement à bout de ces kilomètres, même si ce sont plutôt eux qui sont venus à bout de moi. Déshydratée ( et oui… moi sur un vélo il ne faut pas me demander de pédaler et de boire en même temps, j’ai du faire un choix), fatiguée mais surtout d’une certaine manière très en colère envers moi même de n’avoir pas su gérer cette épreuve je finis par descendre quelques litres d’eau et me jeter sur le buffet. Oui. Même le VTT ne m’aura pas coupé l’appétit.
Course d’orientation au score
14 heures. Le cagnard. Après l’épreuve du matin et la chaleur qui me met quelques torgnoles j’ai du mal à imaginer qu’on repart pour un tour. Et pourtant nous voilà à attendre devant l’arche, jolie queuleuleu de casquettes roses échaudées. Je dégouline à quelques mètres du départ. Les filles ne semblent pas beaucoup plus fraîche. Pendant un bref instant le froid des Alpes me manque. Un très bref instant. Et c’est parti. L’objectif de cette course d’orientation : pointer un maximum de balise dans un créneau de 2 heures, à l’aide d’un plan de la commune de Saint-Pierre. Rentrer dans 2 heures, au risque de recevoir des pénalités. Pointer toutes les balises dont deux très excentré en priorité, chaque balise non pointée entraînant des pénalités de temps. Tout ça dans une ambiance digne d’une pyrolyse.
Curieusement mon cerveau se met rapidement sur pilote automatique et je prends le lead de l’orientation. Trottiner de balises en balises n’est pas un jeu d’enfant, surtout lorsque l’on essaye d’atteindre les 2 principales qui se trouvent en haut d’une haute, très haute colline. Mais je me prends vite au jeu, et finis même par adorer ça. L’équipe des Bananas arrive en 1h58 avec seulement 3 balises non pointées, un score dont nous serons très fières. Avec un bon KO technique et une chair de poule sous 25 degrés je constate encore une fois que niveau hydratation, j’ai merdé. Trop occupée à faire mumuse avec mon plan…
Ecrit à l’arrache, souffrant d’un bon coup de chaud… le compte rendu du jour n’était pas extraordinaire ^^: « Au programme du jour. 15km de VTT et 13,5 KM de course d’orientation
BREF. JE SUIS K.O. KAPPUT. MAIS ON TIENS LE COUP… A 3 LES BANANES ONT LA
Vendredi 30 novembre
Jungle Trail, 16km et 800 D+
Yeaaaah. Le trail, le trail ! Malgré quelques courbatures et une fatigue accumulée. Un sommeil aux abonnées absents et ma tête de cul matinale. Je n’ai qu’une hâte. Commencer ce trail. C’était l’épreuve que j’attendais avec impatience. Forcément… j’allais un peu plus m’éclater que sur un VTT. Et le paysage promettait d’être incroyable.
Au départ de l’Habitation Céron, l’une des plus anciennes sucreries de l’île, nous commençons très rapidement par une montée bien sentie. Le terrain de jeu est superbe et nous embarque très rapidement sur un single assez technique, au coeur de la jungle martiniquais. Que du bonheur pour moi. Les descentes sont un poil technique mais je m’éclate comme une gosse. Le paysage est superbe. Malheureusement Julie plus en difficulté sur cette épreuve panique un peu sur la descente. Des racines, des cailloux, j’en oublie que sans préparation au trail le parcours n’est pas facile. Nous l’attendons, fières de la voir s’accrocher malgré la difficulté et débarquons sur la plage de Grand’Rivière dans les 15 premières. Ravie d’avoir performées sur cette épreuve, nous nous accordons une pause de deux Tuc et embarquons direct sur notre canoë pour enchaîner sur près de 7 bornes de vagues.
La houle nous berce un peu trop fortement et je ressens quelque peu le mal de mer. Seules au milieu de l’étendue salé nous pouvons simplement voir les participantes au loin et espérer que le canoë ne se retourne pas. 3 influenceuses à la mer, ça ferait un beau hashtag #titanic
16KM, 800D+. Tout ça sous une chaleur humide ( oui mon Tshirt et mon short sont trempés…jai finis comme un abricot sec
Raid des Alizés | Samedi 1er décembre
Pas de répit pour les Alizés… même si les épreuves étaient moins difficiles en terme de technique et de distance que la veille, nous commencions sérieusement à être un chouilla fatiguées ! Le changement de campement de la veille, les courbatures du trail et du canoë… nous pensions surtout à la soirée blanche et à notre lit d’hôtel du soir pour nous redonner quelques forces.
Canoë, 6,8 km
Et des forces il fallait en avoir encore un peu…Malheureusement faute d’épinards au ravito, nous nous sommes faites laminées au canoë. La team Bananas est donc arrivée quasi dernière sur la magnifique Anse des Salines. Pas de bras, pas de chocolat, et surtout la niak pour pouvoir remonter un peu sur l’épreuve de Run&Bike. Des singles techiques, des portions à s’enliser sur le sable mou… les 7 derniers kilomètres qui nous séparaient de la dernière ligne d’arrivée et de notre soirée bien arrosée n’ont pas été les plus faciles. Et pourtant oubliant la fatigue et la déception d’être arrivées à la masse au canoë nous avons tout donnée et rattrapé petit à petit quelques équipes.
Dernier jour. Dernières épreuves
UN TONNERRE D’APPLAUDISSEMENTS POUR L’ÉQUIPE DES BANANAS
Le mot de la fin? Merci à toute l’équipe…de l’organisation du raid, aux bénévoles sur place à Steve speakeur increvable. Toutes ces personnes qui ont rendu cette expérience inoubliable !
Bravo les filles ! Merci d’avoir partagé cette aventure !
Prévoyez les épinards pour la prochaine 😉
Ahah merci ! On pensera à ramener une bonne dose d’épinards…t’as raison ^^
Bravo les filles ! C’est une expérience que j’aimerais tenter ^^
Encore toutes mes félicitations aux Bananas !!! Quel plaisir d’avoir suivi votre aventure !!!
Ton récit donne envie ! C’est une belle aventure à vivre 🙂 Bravo les filles
Wow, cette activité doit être amusante. J’espère pouvoir rejoindre. J’adore l’articleMerci