Sécurité en randonnée seul ou accompagné

Scroll, scroll, scroll. Une photo de bivouac au sommet. Un lever de soleil insane sur les crêtes. Des randonneurs tout sourire devant un lac turquoise. Et toi, derrière ton écran, tu te dis : « J’ai trop envie d’y aller aussi. » Sauf que ce qu’Instagram ne te montre pas, c’est la préparation en amont, les galères sur le sentier, la météo qui tourne, ou le moment où tu te rends compte que tu t’es peut-être un peu surestimé.

Aujourd’hui, je te partage mes 5 règles d’or pour partir serein et randonnée en toute sécurité, progresser à ton rythme et éviter les galères évitables. Que tu débutes, que tu partes en solo, ou que tu aies déjà quelques sommets au compteur — on y revient tous. Toujours.

Sommaire

Pourquoi la sécurité en randonnée est si importante ?

Tout le monde a envie de faire de la rando (ou presque) et c’est génial. Franchement, c’est super que de plus en plus de monde ait envie de se reconnecter à la nature et de fouler les sentiers. Mais la montagne, elle, n’a pas changé. Elle demande toujours la même chose : de l’attention, de l’humilité et un minimum de préparation. Parce que oui, randonner c’est accessible, mais ça reste potentiellement dangereux si on ne respecte pas quelques règles de base. Et quand on parle de sécurité en randonnée seul ou accompagné, ça devient encore plus crucial.

Les chiffres du SNOSM (Système National d’Observation de la Sécurité en Montagne) parlent d’eux-mêmes. En 2023, les services de secours en montagne ont réalisé 8 080 interventions, avec 5 372 personnes blessées et 204 décès. Et devine quelle activité mobilise le plus les secours ? La randonnée pédestre. Pas l’alpinisme extrême, pas le base jump. Non, la simple randonnée. La principale cause d’accident ? Les glissades et les chutes, qui représentent 44% des incidents.

Je ne te raconte pas ça pour te faire flipper. Au contraire. Je te le dis parce que la sécurité en randonnée, que tu partes en groupe ou que tu privilégies une randonnée solo, ce n’est pas un truc relou réservé aux parano ou aux débutants flippés. C’est juste du bon sens. C’est ce qui fait la différence entre une journée mémorable en montagne et un appel aux secours (ou pire).

Alors aujourd’hui, je te partage mes 5 règles d’or pour partir randonner en toute sécurité. Que tu débutes complètement, que tu partes seul avec ton sac sur le dos, ou avec Rhéa (ma chienne qui me suit partout), ou que tu aies déjà quelques kilomètres au compteur. Parce que crois-moi, même après des années de sentiers, je continue à appliquer ces principes. À chaque fois.

Sécurité en randonnée

Analyser son itinéraire avant de partir 

Bon, je sais. Toi aussi tu as déjà fait ça : tu tapes « randonnée près de chez moi » sur Google, tu tombes sur un tracé qui a l’air sympa avec une photo canon, et hop, tu te dis « allez, on y va demain ». Sauf que… non. Vraiment non.

Analyser son itinéraire, c’est LA BASE de la sécurité en randonnée. Et je ne parle pas de juste regarder la carte 30 secondes. Je parle de vraiment comprendre où tu mets les pieds. Parce que la différence entre « itinéraire analysé » et « vu vite fait », c’est parfois la différence entre rentrer content le soir et appeler les secours. Pas glamour, mais réel.

Décrypter le dénivelé et la distance : ce que les chiffres veulent vraiment dire

Tu vois marqué « 12 km, 800m D+ » et tu te dis « ah ouais tranquille ». Sauf que 800m de dénivelé positif, ce n’est PAS 800 mètres à plat hein. C’est l’équivalent de grimper des escaliers sur 800 mètres de hauteur, sachant que 100 mètres de dénivelé correspondent à environ 1 kilomètre sur le plat en termes d’effort. Avec un sac sur le dos. Sous le soleil. Parfois dans la boue.

Quand j’ai commencé la rando, je ne comprenais RIEN au D+. Genre rien. Je regardais juste la distance et je me disais « 10 km c’est bon, easy ». Spoiler : en montagne avec du dénivelé, tu fais parfois 10 km en 4h. Et tu arrives en sueur, les cuisses en feu, en te demandant pourquoi tu as cru que c’était une bonne idée.

Comment estimer vraiment ton temps de marche ?

Il existe une méthode qui date de 1892 mais qui marche toujours : la règle de Naismith. Elle stipule qu’un randonneur moyen marche à 5 km/h sur terrain plat, et qu’il faut ajouter 1 heure pour chaque 600 mètres de montée. Donc pour une rando de 10 km avec 600m D+, compte 2h pour la distance + 1h pour le dénivelé = 3h de marche nette. Et ajoute 20-25% pour les pauses, les photos, la contemplation…

Ma règle perso maintenant :

  • Moins de 300m D+ : rando facile, accessible aux débutants
  • 300 à 600m D+ : niveau intermédiaire, il faut être un minimum sportif
  • 600 à 1000m D+ : là ça commence à piquer, faut être honnête sur sa condition physique
  • Plus de 1000m D+ : t’es engagé, et il faut vraiment savoir ce que tu fais

Et la distance ? Compte environ 3 à 4 km/h en montagne avec un sac, moins si c’est technique ou très pentu. Beaucoup moins si tu débutes. Genre parfois 2 km/h dans les passages difficiles.

Repérer les passages exposés, techniques et les points de vigilance

OK, maintenant que tu as compris le dénivelé, il faut regarder le profil du sentier. Est-ce que c’est un large chemin forestier pépère ou un sentier étroit avec des passages sur crête exposés ? Est-ce qu’il y a des zones qui nécessitent de mettre les mains ? Des échelles ? Des câbles ?

Les termes à connaître (et qui doivent t’alerter) :

  • Passages équipés / câbles / chaînes : ça veut dire que le sentier passe dans des zones où il y a du vide et où tu dois t’aider des mains. C’est pas de l’escalade, mais c’est pas une balade tranquille non plus.
  • Vires : c’est un passage étroit sur une paroi, avec souvent du vide d’un côté. Les vires peuvent être confortables si elles sont sèches, mais deviennent glissantes et dangereuses par temps humide
  • Passages aériens / exposés : traduction : il y a du vide à côté de toi. Si tu as le vertige, c’est le moment de chercher un autre itinéraire.
  • Échelles : souvent installées dans des passages très raides ou verticaux. Certaines sont impressionnantes mais bien sécurisées.

Regarde les photos sur les sites de rando ou les commentaires. Si tu vois marqué « passages avec câbles » ou « sentier aérien », ça veut dire qu’il y a du vide à côté et que tu vas peut-être flipper si tu as le vertige. C’est le moment de te poser la question : est-ce que je suis prêt pour ça ?

Perso, je check toujours :

  • Le type de terrain (cailloux, rochers, terre, neige résiduelle…)
  • Les passages exposés (pour moi mais aussi pour ma chienne)
  • Les points d’eau (pour savoir si je peux remplir ma gourde ou si je dois tout porter pour Rhéa et moi)
  • L’orientation du sentier en début de saison (un versant nord peut garder de la neige tard dans la saison)

Lire les commentaires (et faire le tri)

Les commentaires en ligne, c’est un peu la loterie. Tu as toujours le mec qui écrit « très facile, fait avec mes enfants de 3 ans en 1h », et toi tu mets 4h en bavant. Ou à l’inverse, la personne qui trouve ça « hyper difficile » alors que c’est une balade digestive.

Mon conseil : lis PLUSIEURS avis récents (idéalement de la même saison). Si tout le monde dit « attention passage glissant après la cascade », c’est qu’il y a VRAIMENT un passage glissant. Si quelqu’un parle de neige résiduelle en juin, renseigne-toi sur l’état actuel du sentier avant de partir.

Et surtout, regarde la date des commentaires. Un avis de juillet ne vaut rien si tu pars en avril. Les conditions changent du tout au tout selon les saisons. Un sentier facile en été peut être impraticable au printemps à cause de la neige ou des torrents gonflés par la fonte.

Les phrases qui doivent t’alerter dans les avis :

  • « Passage glissant » = prends de vraies chaussures de rando, pas tes baskets
  • « Vertigineux » / « Impressionnant » = il y a du vide, évalue ton niveau
  • « Technique » = il faut mettre les mains, avoir de l’équilibre
  • « Déconseillé par temps humide » = ne fais PAS cette rando sous la pluie
  • « Balisage discret » = tu peux te perdre, prends une carte/GPS
  • « Boueux après la pluie » = attends quelques jours de beau temps

Et franchement, si 3-4 personnes mentionnent un danger spécifique, c’est pas du hasard. Prends-le au sérieux.

Sécurité en randonnée seul

Se renseigner sur les conditions : météo ET terrain

OK, tu as choisi ton itinéraire de rêve, tu sais où tu vas. Maintenant, il faut vérifier que les conditions sont réunies pour y aller. Parce que entre un sentier qui a l’air sympa sur papier en juillet et ce même sentier sous la flotte en avril avec de la neige résiduelle et des torrents gonflés, y’a un monde de différence.

Et je vais te dire un truc : les accidents en rando, c’est rarement parce que les gens sont nuls. C’est surtout parce qu’ils se sont fait surprendre par les conditions. La météo qui tourne, un sentier plus glissant que prévu, de la neige là où ils ne s’y attendaient pas… Bref, tout ce qu’on peut anticiper si on prend 10 minutes pour se renseigner VRAIMENT.

La météo du jour ne suffit pas : regarder les jours précédents

Franchement, checker la météo c’est LA base. Mais pas juste le petit pictogramme avec le soleil ou le nuage sur ton appli classique. Non, non. En montagne, il faut creuser un peu plus.

Pourquoi regarder les jours précédents ?

Parce que la météo en montagne peut changer radicalement en quelques minutes. Mais aussi parce que les conditions d’hier impactent directement ton parcours d’aujourd’hui. S’il a plu pendant 3 jours, ton sentier peu ressembler à une patinoire de boue, même si aujourd’hui il fait grand beau. S’il a gelé la nuit dernière après la pluie d’hier, tu peu te retrouver sur du verglas surprise.

Mon application préférée : Météociel

J’utilise Météociel depuis des années et franchement, c’est devenu un réflexe. Dans les 48h avant le départ, les prévisions deviennent hyper précises. En gros, tu as des prévisions vraiment fiables pour ta zone précise, pas juste « la région ».

Ce qu’il faut vraiment regarder :

  • Les températures min et max : En montagne, même en été, les températures peuvent chuter drastiquement. Un écart de 20°C entre le matin et l’après-midi, c’est courant. Donc habille-toi en conséquence.
  • Les précipitations : Pas juste « pluie oui/non », mais l’intensité et le timing. En haute montagne, une pluie en vallée peut signifier de la neige en altitude.
  • Le vent : Des vents forts peuvent rendre une progression dangereuse, surtout sur des crêtes ou des passages exposés. Au-dessus de 50 km/h, ça commence à être relou. Au-dessus de 70 km/h, c’est carrément dangereux.
  • Les orages : En été, il n’est pas rare de subir des orages en fin de journée. Si des orages sont prévus, pars tôt et prévois d’être redescendu pour 14h-15h. Parce que tu n’as VRAIMENT pas envie d’être sur une crête pendant un orage.

Mon conseil perso : Je regarde TOUJOURS la météo la veille au soir ET le matin même. Parce que ça peut changer. Et si j’ai un doute, je décale ou j’annule. 

L’état du sentier selon la saison (neige, boue, rochers glissants, ruisseaux à traverser)

Alors là, c’est le truc que PERSONNE ne pense à vérifier. Et pourtant, c’est hyper important. Un sentier c’est vivant, ça évolue avec les saisons.

La saison de la boue :

La « mud season » comme disent les anglophones, ça commence généralement mi-avril et ça dure jusqu’à fin mai. En gros, c’est la période de fonte des neiges où les sentiers deviennent de vraies pataugeoires. La neige fond, la terre est gorgée d’eau, et tu te retrouves à patauger dans 20 cm de boue.

La neige résiduelle :

De manière générale dans les massifs, la limite de l’enneigement continu se situe aux alentours de 2 100m d’altitude en versant nord, 2 300-2 400m d’altitude en versant sud. Donc même en juin, si tu montes au-dessus de 2000m, tu peux avoir de la neige. Beaucoup de neige.

Et c’est pas juste « oh y’a un peu de neige ». Non. Jusqu’à la fin de juin, bon nombre de cols sont encore enneigés et peuvent présenter des risques d’avalanche. À partir de la mi-juillet, la plupart des cols alpins sont déneigés. Mais si tu pars en mai-juin au-dessus de 2000m, renseigne-toi sur l’enneigement.

Les torrents à traverser :

En période de fonte, les petits ruisseaux tranquilles deviennent des torrents impossibles à passer. 

Comment se renseigner sur l’état du sentier ?

  • Les commentaires récents sur les applis/sites de rando (AllTrails, Visorando, Altituderando…) : lis ceux de la semaine dernière, pas ceux de l’été dernier.
  • Les offices du tourisme locaux : ils savent si les sentiers sont praticables et peuvent te prévenir si y’a des fermetures.
  • Les refuges : appelle-les, ils connaissent l’état des sentiers autour d’eux mieux que personne.
  • Les groupes Facebook locaux de randonneurs : super utiles pour avoir des retours en temps réel.

Le coucher de soleil

Finir à la lumière du téléphone, ça arrive à tout le monde. C’est pas dramatique, mais déjà c’est mieux d’avoir une frontale au cas où si on part sur une rando à la journée et ça peut être éviter en regardant  large. 

Comment éviter ça ?

  • Check l’heure du coucher de soleil : Sur ton téléphone, c’est marqué. Prends 30 minutes de marge avant. En montagne, la nuit tombe plus vite qu’en plaine à cause du relief.
  • Calcule ton temps RÉEL de marche : Temps indiqué + 20-30% + temps de pause. Franchement, sois large. Si l’appli dit 4h, compte 5h30.
  • Pars TÔT : Si ton itinéraire fait 6h, pars à 8h du mat, pas à 11h. Comme ça même si tu traînes, t’es large.
  • Prends une lampe frontale : C’est vraiment mieux. Même si tu penses rentrer avant la nuit. C’est 50g dans ton sac et ça peut te sauver la mise.

Les risques spécifiques selon les saisons

Chaque saison a ses pièges. Et je ne parle pas juste du froid en hiver ou de la chaleur en été.

Printemps : Fonte des neiges, torrents gonflés, sentiers boueux voire fermés, neige résiduelle en altitude, risque d’avalanche encore présent au-dessus de 2000m. C’est beau mais traître.

Été : Orages fréquents l’après-midi en montagne, chaleur écrasante (je te renvoie à mon article sur randonner en canicule si tu veux plus de détails), coups de soleil, déshydratation. Pars tôt, redescends tôt.

Automne : Journées qui raccourcissent vite (genre super vite), gel matinal qui rend les rochers glissants, premières neiges qui arrivent sans prévenir dès octobre/novembre, météo instable. Mais les couleurs sont magnifiques.

Hiver : Neige, glace, avalanches, froid intense, journées courtes. En hiver, il faut compléter le bulletin météo par les hauteurs de neige et le risque d’avalanche. Et franchement, si tu débutes, évite la haute montagne l’hiver.

La sécurité en randonnée seul passe aussi par là : connaître les risques spécifiques de la saison et adapter son itinéraire en conséquence. Ou carrément choisir un autre itinéraire.

Sécurité en randonnée seul

Connaître son niveau : la base de la sécurité en randonnée 

Alors là, on arrive au cœur du sujet. Le truc qui fâche. Celui où il faut vraiment être honnête avec soi-même et arrêter de se raconter des histoires. Parce que franchement, la montagne elle s’en fout que tu aies envie de faire ce sommet. Elle se fout que la photo soit canon. Elle se fout que tu aies promis à tes potes que tu allais le faire.

La montagne, elle te demande juste une chose : est-ce que tu es capable de le faire ? Point.

Et spoiler : si tu te poses la question, c’est que la réponse est probablement non. Ou en tout cas, pas encore.

Être honnête avec soi-même (non, on ne devient pas randonneur aguerri en une rando)

J’ai un souvenir assez marquant de mes débuts. J’étais partie faire une rando notée « difficile » sur l’appli. Je me disais « allez, je fais du sport, ça va le faire ». Sauf que faire du sport en salle et randonner en montagne, c’est PAS la même chose. Du tout.

Résultat : j’ai souffert. Genre vraiment souffert. Les jambes en feu dès la première heure. Le souffle court. Et ce sentiment de « mais bordel pourquoi je me suis lancée là-dedans ». J’ai fini la rando parce que j’étais têtue (trop). Mais j’aurais dû faire demi-tour.

La réalité c’est que randonner, ça s’apprend. Ton corps doit s’habituer à l’effort en montée, tes chevilles doivent se renforcer pour les descentes, ton cardio doit s’adapter à l’altitude… Et ça prend du temps.

Les questions à se poser VRAIMENT :

  • Est-ce que je fais du sport régulièrement ? (Régulièrement = au moins 2-3 fois par semaine, pas « j’ai fait un footing y’a 2 mois »)
  • Quelle est ma plus longue sortie récente ? (Si ta dernière rando date d’il y a 6 mois, tu repars de zéro)
  • Est-ce que j’ai l’habitude de marcher avec du dénivelé ?
  • Comment je gère les descentes ? (Parce que franchement, c’est là que tout le monde galère au début)

Si tu réponds « non » ou « bof » à la plupart de ces questions, commence par des randos faciles. Genre vraiment faciles..

C’est quoi vraiment un « D+ » et pourquoi ça change tout

OK, je t’en ai déjà parlé dans la première partie, mais je veux qu’on creuse un peu plus. Parce que comprendre le D+, c’est comprendre si oui ou non tu vas en baver.

Le dénivelé positif (D+), c’est la somme de toutes les montées sur ton parcours. Pas la différence d’altitude entre le départ et l’arrivée hein. Non, toutes les montées cumulées.

Exemple : Tu pars à 1000m d’altitude, tu montes à 1500m, tu redescends à 1200m, puis tu remontes à 1800m. Ton D+ c’est pas 800m (1800-1000), c’est 1100m (500m de première montée + 600m de deuxième montée).

Les niveaux de difficulté selon le D+ :

La Fédération Française de Randonnée a établi un système de cotation sur 5 niveaux d’effort. Voici comment je les interprète avec mon expérience :

  • Niveau 1 – Très facile : Moins de 300m D+, accessible à tous, même aux débutants complets
  • Niveau 2 – Facile : 300 à 500m D+, ça commence à piquer un peu mais ça reste accessible
  • Niveau 3 – Moyen : 500 à 800m D+, il faut être un minimum sportif et avoir déjà quelques randos au compteur
  • Niveau 4 – Assez difficile : 800 à 1200m D+, là on est dans l’engagement physique soutenu
  • Niveau 5 – Difficile : Plus de 1200m D+, réservé aux randonneurs entraînés

Et sache qu’un dénivelé, ça se « sent » différemment selon la pente. 600m D+ sur 10 km, c’est pénible mais gérable. 600m D+ sur 3 km, c’est de la montée raide qui pique les cuisses et fait péter les poumons.

Progresser petit à petit

Mes débuts en rando, c’était un peu n’importe quoi. Je regardais une belle photo, je me disais « j’ai envie », et j’y allais. Sans trop réfléchir. Sans vraiment préparer.

Et forcément, j’ai eu quelques galères. Des randos où j’ai vraiment souffert. Des moments où j’ai douté. Des fois où je me suis dit « mais pourquoi je fais ça en fait ? ».

Mais j’ai appris. Et voici ce que j’aurais aimé qu’on me dise à l’époque :

Commence par des randos niveau 1-2 maximum. Même si ça te semble « trop facile » sur le papier. Parce que ça te permettra de :

  • Tester ton matériel (et te rendre compte que tes chaussures ne sont peut-être pas si confortables)
  • Comprendre ton rythme de marche
  • Apprendre à gérer tes pauses
  • Voir comment ton corps réagit

Augmente progressivement. Une fois que tu enchaînes plusieurs randos de niveau 1-2 sans problème, tu passes au niveau 3. Pas au niveau 5 direct parce que « tu te sens prêt ».

Tiens un carnet de tes sorties. Note le dénivelé, la distance, ton ressenti. Ça te permet de voir ta progression et de mieux anticiper.

N’écoute pas trop les autres. Tu sais, ceux qui te disent « mais c’est trop facile cette rando ». Chacun son niveau, chacun son rythme. 

La sécurité en randonnée seul : les précautions supplémentaires à prendre

OK, randonner seul c’est génial. La liberté totale, ton rythme, tes pauses quand tu veux, personne pour te faire chier. J’adore ça. Vraiment.

Mais la sécurité en randonnée seul, c’est encore plus important que quand tu pars en groupe. Parce que si tu te blesses, si tu te perds, si tu galères… y’a personne pour t’aider. Personne pour appeler les secours. Personne pour te porter ton sac si tu te foules la cheville.

Mes règles perso quand je pars seule :

1. Je choisis des itinéraires moins engagés. Pas de passages techniques, pas de via ferrata, pas de crêtes exposées. Je garde ça pour quand je pars accompagnée. En solo, je privilégie les sentiers bien balisés et pas trop techniques.

2. Je pars encore plus tôt. Pour avoir de la marge. Pour croiser du monde sur le sentier. Pour être sûre de rentrer avant la nuit avec une marge confortable.

3. Je prends mon téléphone chargé à 100% avec une batterie externe. Et je le mets en mode avion pour économiser la batterie (sauf dans les passages où je sais qu’il y a du réseau).

4. J’ai téléchargé l’itinéraire sur mon téléphone. Avec une appli comme Maps.me ou Visorando qui fonctionne hors ligne. Comme ça même sans réseau, je peux voir où je suis.

5. Je ne teste PAS mes limites. Quand je pars seule, ce n’est pas le moment de me lancer dans une rando plus difficile que d’habitude. Je reste dans ma zone de confort.

6. Je suis encore plus vigilante. Sur les passages glissants, les descentes, les traversées de ruisseaux. Parce qu’une entorse quand t’es seule au milieu de nulle part, c’est vraiment la merde.

Prévenir un proche de son itinéraire (et l’heure de retour estimée)

Alors ça, c’est NON NÉGOCIABLE. Que tu partes seul ou à plusieurs d’ailleurs. Mais surtout seul.

Avant chaque rando, j’envoie un message à mon mec (ou à une copine si il n’est pas dispo) avec :

  • Le nom de la randonnée / le lieu exact
  • Mon itinéraire (en gros : je monte par où, je redescends par où)
  • Mon heure de départ
  • Mon heure de retour estimée (et je rajoute toujours 1h de marge)
  • Le lien de l’itinéraire si possible

Et je lui dis : « Si je ne t’ai pas donné de nouvelles à [heure], tu appelles les secours ».

Certains randonneurs laissent même un mot sur leur pare-brise avec l’itinéraire et l’heure de retour prévue. Comme ça, si leur voiture est encore là 3h après l’heure indiquée, les secours savent où chercher.

Ça peut paraître parano. Mais franchement, c’est juste du bon sens. Les accidents arrivent. Les gens se perdent. Les chevilles se tordent. Et dans ces moments-là, savoir que quelqu’un va s’inquiéter et donner l’alerte, ça peut te sauver la vie.

S’équiper intelligemment pour la sécurité en randonnée

Bon, on arrive à la partie qui fait souvent peur aux débutants : l’équipement. Entre ceux qui te disent qu’il te faut 3000€ de matos et ceux qui partent en baskets avec un sac Eastpak, y’a un juste milieu. Et c’est ce juste milieu qu’on va chercher ensemble.

Parce que oui, l’équipement c’est important pour la sécurité en randonnée. Mais non, tu n’as pas besoin de vider ton compte en banque pour commencer. Ce qu’il te faut, c’est l’essentiel. Le VRAI essentiel. Pas le gadget à 200€ dont tu ne te serviras jamais.

Les indispensables de sécurité dans ton sac (eau, nourriture, trousse de secours, téléphone, couverture de survie)

Alors là, on va parler du contenu de ton sac. Pas le sac lui-même (on y viendra), mais ce qu’il y a dedans. Parce que franchement, c’est ça qui peut te sauver la mise si ça tourne mal.

L’eau : l’indispensable absolu

Je commence par l’eau parce que c’est NON NÉGOCIABLE. Tu pars JAMAIS sans eau. JAMAIS. Même pour une « petite balade de 2h ». Parce que ta petite balade peut se transformer en 4h si tu te perds ou si tu traînes.

Combien d’eau emporter ? Compte minimum 1 litre pour 3-4h de marche. Par temps chaud, monte à 2 litres. En montée bien raide, encore plus. Et si tu peux remplir ta gourde en chemin (source, refuge…), tant mieux, mais compte toujours large.

Perso, j’ai deux gourdes : une de 1L en inox (qui garde l’eau fraîche une bonne partie de la journée) et une poche à eau de 1,5L dans mon sac pour les longues randos. L’avantage de la poche à eau c’est que tu bois régulièrement sans t’arrêter. L’inconvénient c’est que tu ne vois pas combien il t’en reste.

La nourriture : plus que tu ne penses en avoir besoin

Emporte TOUJOURS plus de nourriture que prévu. Si ton itinéraire fait 4h, prends de quoi tenir 6h. Pourquoi ? Parce que si tu te perds, si tu te blesses, si la rando prend plus de temps que prévu… tu vas être bien content d’avoir de quoi grignoter.

Mes indispensables :

  • Des barres énergétiques ou céréales (faciles à manger en marchant)
  • Des fruits secs et oléagineux (amandes, noix…)
  • Un sandwich ou encas salé (pour le vrai repas)
  • Du chocolat ou des bonbons (pour le moral et le coup de boost)

Et surtout : mange AVANT d’avoir faim. Bois AVANT d’avoir soif. C’est la règle d’or en rando.

La couverture de survie, ça pèse 50g et ça prend la place d’un paquet de mouchoirs. Mais en cas d’accident, d’hypothermie, ou si tu dois attendre les secours, ça peut littéralement te sauver la vie. Alors oui, tu ne t’en serviras (normalement) jamais. Mais prends-la quand même.

Le téléphone : ton outil de sécurité n°1

Ton téléphone en randonnée c’est :

  • Ton GPS (avec l’itinéraire téléchargé)
  • Ton appareil photo
  • Ton moyen d’appeler les secours (112 – le numéro d’urgence européen qui fonctionne même sans réseau de ton opérateur)

MAIS. Pour qu’il te serve vraiment, il faut :

  • Qu’il soit chargé à 100% au départ
  • Que tu aies téléchargé l’itinéraire AVANT de partir (sur une appli type Maps.me, Visorando, IGNrando…)
  • Que tu le mettes en mode avion pour économiser la batterie (tu l’enlèves juste pour checker ta position ou appeler)
  • Que tu prennes une batterie externe si tu pars longtemps

Et franchement, investis dans une coque de protection correcte. Parce que faire tomber son téléphone dans un ravin, ça arrive plus souvent qu’on ne croit.

Les vêtements adaptés : pourquoi le coton est ton ennemi mortel

Alors là, on va parler d’un truc que TOUS les randonneurs expérimentés savent mais que les débutants ignorent : le coton, c’est le mal. Vraiment. Ça peut sembler dramatique, mais c’est pas si loin de la vérité. Le coton absorbe l’humidité (ta transpiration) et ne l’évacue pas. Résultat : tu restes mouillé. Et quand tu es mouillé en montagne, tu te refroidis. Très vite. Même en été.

Le problème du coton c’est que quand il est humide, il devient lourd, désagréable à porter, et surtout il te refroidit au lieu de te tenir chaud. En conditions dégradées (pluie, vent, températures qui baissent), le coton peut carrément provoquer une hypothermie.

Le système des 3 couches : la technique qui marche

À la place du coton, on utilise le système des 3 couches. C’est LA technique de base en randonnée et franchement, une fois que tu as compris le principe, tu ne reviendras jamais en arrière.

Couche 1 – La couche de base (contre ta peau) Son rôle : évacuer la transpiration Matières à privilégier : laine mérinos ou synthétique (polyester, polyamide) Concrètement : un t-shirt technique à manches courtes ou longues selon la météo

La laine mérinos c’est mon chouchou perso. Oui c’est plus cher qu’un t-shirt synthétique, mais tu peux le porter plusieurs jours sans qu’il sente mauvais (testé et approuvé sur des treks de plusieurs jours). Le synthétique c’est bien aussi, ça sèche super vite, c’est juste que ça peut sentir assez rapidement.

Couche 2 – La couche isolante (pour garder la chaleur) Son rôle : t’isoler du froid en emprisonnant l’air chaud Matières à privilégier : polaire ou doudoune légère Concrètement : une polaire pas trop épaisse que tu peux enfiler/enlever facilement

Je garde toujours une polaire dans mon sac, même en été. Parce qu’en montagne, il peut faire 25°C en bas et 10°C au sommet. Et une polaire compressible, ça prend vraiment pas beaucoup de place.

Couche 3 – La couche de protection (contre les intempéries) Son rôle : te protéger de la pluie et du vent Matières à privilégier : Gore-Tex ou équivalent (imperméable ET respirant) Concrètement : une veste imperméable coupe-vent

Et là attention : ton vieux K-Way de lycée ne fera PAS l’affaire. Il faut une vraie veste imperméable ET respirante. Sinon tu vas faire un sauna là-dedans et tu seras trempé de transpiration.

Oui, une bonne veste coûte cher (entre 100 et 400€). Mais c’est vraiment l’investissement à faire si tu veux continuer la rando. En attendant, tu peux en trouver en occasion (Vinted, Le Bon Coin, Décathlon Occasion…) ou en emprunter une.

Pour le bas du corps

Un pantalon de randonnée en synthétique. Léger, qui sèche vite, avec des poches. Évite le jean (lourd, en coton, horrible quand c’est mouillé) et les leggings 100% coton.

En été, tu peux partir en short, mais garde un pantalon dans ton sac au cas où (vent, froid en altitude, passages dans les ronces…).

Le petit matériel qu’on oublie souvent (sifflet, lampe frontale, batterie externe)

Allez, on finit avec les petits trucs qui pèsent rien, qui prennent pas de place, mais qui peuvent vraiment te sauver la mise.

Le sifflet : Tu l’accroches sur la bretelle de ton sac et tu oublies qu’il est là. Mais si tu te blesses, si tu te perds, si tu as besoin d’aide… un sifflet ça porte beaucoup plus loin qu’une voix. Le signal international de détresse c’est 6 coups de sifflet par minute. Prix : 5€. Poids : 10g.

La lampe frontale : Même si tu penses rentrer en plein jour, prends-la. J’ai déjà raconté mon histoire où je suis rentrée de nuit avec juste mon téléphone. Depuis, je pars toujours avec ma lampe frontale. Toujours. Prix : 15-50€. Poids : 80g.

La batterie externe : Si tu utilises ton téléphone comme GPS (ce que je fais), ta batterie va se vider vite. Une batterie externe de 10000 mAh peut recharger ton téléphone 2-3 fois. Ça peut faire la différence.

La crème solaire et les lunettes de soleil : En montagne, les UV sont plus intenses qu’en plaine. La crème solaire c’est pas juste pour l’été, c’est toute l’année. Et les lunettes de soleil (indice 3 minimum), c’est indispensable pour protéger tes yeux.

Les bâtons de randonnée : pas que pour les vieux

Alors là, j’avoue, au début je trouvais ça ridicule les bâtons. Je me disais « c’est pour les papis et les mamies ». Et puis j’ai essayé. Et maintenant je ne pars plus sans.

Les bâtons en montée, ça te permet de te redresser, de t’aider avec les bras, de répartir l’effort. En descente, ça soulage ÉNORMÉMENT tes genoux. Franchement, si tu as des genoux un peu fragiles ou que tu fais des randos avec beaucoup de dénivelé, essaie les bâtons. Tu verras la différence.

Perso j’ai des bâtons télescopiques à 50€. Ils se replient et je les accroche sur mon sac quand j’en ai pas besoin. Simple, efficace.

Pendant la randonnée : rester vigilant du début à la fin

OK, t’es parti. Ton sac est prêt, la météo est bonne, tu connais ton itinéraire. Maintenant, il faut rester concentré du début à la fin. Parce que c’est là, pendant la rando, que la plupart des accidents arrivent. Et souvent, c’est pas dans les passages difficiles. C’est dans la descente banale, sur le sentier facile, quand on commence à être fatigué et qu’on relâche l’attention.

Suivre le balisage (et ne PAS improviser de raccourci)

Alors là, c’est la base mais je le redis quand même parce que j’en vois encore trop qui se disent « allez je coupe par là, ça ira plus vite ». Non. Juste non.

En France, on a la chance d’avoir 180 000 km de sentiers balisés par la FFRandonnée. C’est un réseau de dingue, entretenu par des milliers de bénévoles. Et franchement, ces sentiers sont balisés comme ça pour une bonne raison : parce que ce sont les chemins les plus sûrs et les plus praticables.

Le code du balisage en 2 minutes :

  • GR (blanc et rouge) : les sentiers de Grande Randonnée, souvent linéaires, qui traversent des régions entières
  • GR de Pays (jaune et rouge) : des boucles qui restent dans une zone géographique
  • PR (jaune) : les sentiers de Promenade et Randonnée, à la journée

Les formes à connaître :

  • Deux traits horizontaux : bonne direction, continue
  • Deux traits avec un L couché : changement de direction (le L indique le sens du virage)
  • Deux traits en croix : mauvaise direction, fais demi-tour

Et sérieusement, ne quitte JAMAIS le sentier balisé pour improviser un raccourci. C’est comme ça qu’on se perd. C’est comme ça qu’on se retrouve dans des zones dangereuses. Et c’est comme ça qu’on augmente considérablement les risques d’accident. D’ailleurs, les statistiques sont claires : il y a deux fois plus de risques d’avoir un accident mortel lors d’une randonnée hors sentiers.

Si tu ne vois plus de balisage pendant plus de 10 minutes, arrête-toi. Regarde ta carte ou ton GPS. Retourne en arrière jusqu’au dernier balisage que tu as vu. Ne continue pas à l’aveugle en te disant « ça doit être par là ».

Gérer son effort et ses pauses (boire, manger, avant d’en avoir besoin)

Voilà un truc que j’ai mis du temps à comprendre : en rando, il faut boire et manger AVANT d’avoir soif ou faim. Parce que si tu attends d’avoir soif, c’est que tu es déjà déshydraté. Si tu attends d’avoir faim, c’est que tu manques déjà d’énergie.

Mon rythme perso :

  • Je bois 3-4 gorgées toutes les 20-30 minutes, même si je n’ai pas soif
  • Je grignote quelque chose toutes les heures (une barre, des fruits secs…)
  • Je fais une vraie pause d’au moins 15 minutes toutes les 2h pour manger un encas plus consistant

Et franchement, écoute ton corps. Si tu sens que tes jambes deviennent lourdes, que tu commences à avoir le souffle court, que tu perds en concentration… arrête-toi. Bois. Mange. Reprends ton souffle. Y’a aucune urgence.

Les signes de déshydratation à surveiller :

  • Bouche sèche
  • Maux de tête
  • Urine foncée
  • Fatigue intense
  • Vertiges

Si tu ressens ça, STOP. Assieds-toi à l’ombre et bois. Attends de te sentir mieux avant de reprendre.

La descente : là où la plupart des accidents arrivent

OK, info qui fait mal : 90% des chutes en randonnée surviennent dans les descentes. Oui, 90%. Pas dans la montée où tu souffles comme un bœuf. Pas sur la crête exposée où tu fais super gaffe. Non, dans la descente tranquille où tu te relâches parce que « le plus dur est fait ».

Et je comprends. À la descente, t’es fatigué. T’as envie de rentrer. Tu commences à penser à la douche et au canapé. Tu relâches ton attention. Et c’est là que ça arrive : un caillou qui roule sous ton pied, une racine que tu vois pas, un passage un peu glissant…

Mes conseils pour gérer la descente :

Ralentis. Sérieusement, prends ton temps. C’est pas un sprint. Même si t’as envie de rentrer vite, même si tu commences à en avoir marre. La descente, c’est là où il faut être le PLUS vigilant.

Regarde où tu mets les pieds. Pas 3 mètres devant toi. Juste devant toi. Chaque prise de pied. Surtout sur les terrains instables (cailloux, terre sèche, feuilles mortes…).

Utilise tes bâtons. Si t’en as, c’est LE moment de les sortir. Ils vont soulager tes genoux et te donner deux points d’appui supplémentaires.

Plie les genoux. Reste sur tes appuis, le poids du corps légèrement en arrière, genoux fléchis. Ne te penche pas en avant et ne tends pas tes jambes, c’est comme ça qu’on glisse.

Fais des petits pas. Moins tu couvres de distance à chaque pas, plus tu gardes le contrôle. Sur les passages très raides, n’hésite pas à descendre en zigzag pour réduire la pente.

Et si le terrain est vraiment glissant (pluie, boue, neige, rochers humides), retire ta fierté et descends sur les fesses si besoin. Oui, ça fait pas classe. Oui, tu vas te salir. Mais tu vas éviter une entorse ou pire.

Les animaux et la nature : respecter sans avoir peur

Dernier point sur la vigilance pendant la rando : les animaux. Alors non, tu ne vas pas te faire attaquer par un ours à chaque coin de sentier. Mais il y a quand même quelques règles à connaître.

Les vaches et les moutons : Elles ont l’air pépère comme ça, mais si tu arrives vers un troupeau avec un chien (comme moi avec Rhéa), sois prudent. Passe à distance, tiens ton chien en laisse courte. Si les vaches s’approchent ou montrent des signes d’agressivité, ne cours pas. Avance calmement en contournant le troupeau.

Les chiens de protection (patous) : Dans les Alpes et les Pyrénées, tu vas croiser des patous qui protègent les troupeaux. Ils sont impressionnants, ils aboient fort, mais dans 99% des cas ils ne font que leur job. Ne cours pas, ne gesticule pas, mets-toi entre le chien et ton propre chien si tu en as un, et avance tranquillement en contournant le troupeau.

Les serpents : Ils ont plus peur de toi que tu as peur d’eux. Fais du bruit en marchant (ils sentiront les vibrations et s’éloigneront), regarde où tu mets les mains quand tu t’accroches à des rochers. Si tu en vois un, recule calmement. C’est tout.

Les insectes : Tiques, guêpes, frelons… vérifie ton corps après la rando pour les tiques (surtout si tu es passé dans des hautes herbes). Pour les guêpes, reste calme et ne gesticule pas.

En gros : la nature n’est pas là pour t’attaquer. Elle se fout de toi. Respecte-la, garde tes distances, et tout ira bien.

Savoir faire demi-tour : la vraie humilité face à la montagne

On arrive au dernier point. Et franchement, c’est peut-être le plus important de tous. Parce que ça touche directement à l’ego. À la fierté. À ce truc en nous qui nous dit « j’ai dit que je le ferais, donc je vais le faire ».

Sauf que la montagne, elle se fout de ce que tu as dit. Elle se fout de tes plans. Elle se fout de ton Instagram. Elle demande juste une chose : de l’humilité.

Les signes qui doivent t’alerter (fatigue, météo qui se gâte, passage qui te semble trop risqué, doute)

Il y a des moments où tu DOIS faire demi-tour. Pas « tu peux ». Non, tu DOIS.

Quand la météo se gâte rapidement : Nuages qui arrivent, vent qui se lève, premiers grondements d’orage… ne joue pas avec ça. Redescends. La montagne sera là demain.

Quand tu es vraiment fatigué : Si tu sens que tes jambes ne te portent plus, que tu perds en coordination, que tu trébuches régulièrement… c’est le moment de faire demi-tour. Un accident arrive quand on est fatigué et qu’on perd en vigilance.

Quand le passage te semble trop engagé : Si tu arrives à un endroit qui te semble au-dessus de tes compétences (trop exposé, trop technique, trop glissant…), ne force pas. Fais demi-tour. Y’a aucune honte.

Quand tu as un doute : C’est peut-être le plus important. Si tu as un doute, si ton instinct te dit « je le sens pas », écoute-le. Notre intuition est souvent plus sage que notre ego.

Il n’y a AUCUNE honte à renoncer

Je vais être cash : dans notre société de performance et d’Instagram, faire demi-tour c’est devenu presque honteux. On se sent nul. On a peur que les autres nous jugent. On a l’impression d’avoir échoué. Mais la vérité c’est que tous les randonneurs expérimentés ont déjà fait demi-tour. Tous. Sans exception. Parce qu’ils ont compris que c’est ça, être sage en montagne. C’est savoir renoncer quand les conditions ne sont pas réunies.

Tu sais ce qui est vraiment honteux ? C’est de se mettre en danger par fierté. C’est d’appeler les secours parce qu’on a voulu absolument finir alors qu’on aurait dû renoncer 2h plus tôt. C’est de risquer sa vie (et potentiellement celle des autres) juste pour une photo ou pour pouvoir dire « j’ai réussi ».

La sécurité en randonnée, c’est aussi ça : savoir s’arrêter au bon moment.

La montagne sera là demain

Cette phrase, je me la répète à chaque fois que j’hésite à faire demi-tour. La montagne sera là demain. Le sommet ne va pas disparaître. Le sentier ne va pas s’évaporer. Tu pourras revenir. Dans de meilleures conditions. Mieux préparé. Plus en forme.

Et franchement, les randos qui comptent le plus pour moi ne sont pas celles où j’ai tout déchiré et où j’ai atteint le sommet sans problème. Non. Ce sont celles où j’ai dû faire des choix difficiles. Celles où j’ai renoncé parce que je savais que c’était la bonne décision. Celles où j’ai écouté mon instinct plutôt que mon ego.

Parce que ça, c’est la vraie force en montagne. Pas de grimper le plus haut ou le plus vite. Mais de savoir s’arrêter quand il le faut.

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