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Tu payes pour courir ?

Toi qui t’es déjà levé un dimanche matin, tôt, trop tôt, pour aller avaler quelques kilomètres, le dossard bien accroché. Toi qui t’es déjà retrouvé dans une queue interminable pour faire pipi dans une boîte en plastique à l’hygiène douteuse. Oui toi, toi qui as déjà fait chauffer la CB pour aller courir quelques kilomètres entourés de tes congénères fleurant bon l’arnica et le baume du tigre.

Tu l’as forcément entendu. Cette sempiternelle sentence. Accompagnée de sa conclusion imparable:

“Non mais attends moi faudrait me payer pour courir “

Et encore. S’il savait. Ton interlocuteur n’a pas encore toutes les informations en main et ses sourcils sont déjà au garde à vous. Attends un peu qu’il sache que tu te lèves approximativement 2h avant ton départ histoire de colmater ton intestin aux charmes indiscrets. Qu’il apprenne que tu vas traverser toute la ville enroulé dans une combi sac poubelle provoquant les foudres de Cristina Cordula. Qu’il te voit grelottant dans ton SAS, trépignant la boule au ventre terrassé par la voix déchirante d’un speaker beaucoup trop en forme pour cette heure matinale. Et qu’il comprenne qu’en plus tu ne fais pas ça que pour la gloire et la postérité. Mais aussi pour ce merveilleux T Shirt sur taillé qui rejoindra tous ses petits copains au rayon pyjama.

Cet article est fait pour tous, mieux qu’une pub Benetton

  • Tout d’abord pour toi, toi toi mon toi, qui est à court d’arguments lorsqu’il faut expliquer à tes anciens compagnons de beuveries adulescentes pourquoi tu es aux pâtes et à l’eau en ce samedi soir.
  • Mais aussi pour toi qui essaie désespérément de comprendre ton ami coureur du dimanche, qui te bombarde de #finisher avant même tes premiers balbutiements dominicaux.
  • Et enfin, pour toi, qui hésite à sauter le pas. A rejoindre cette grande famille d’abrutis profonds qui “payent pour courir”. Alarmé à l’idée d’y prendre goût et de devenir toi même l’objet d’interrogations mondaines irrépressibles.

Back to basics, ma première course

Revenons-en au début du tout début. Quand les homos sapiens courraient gratuitement après les mammouths. Et quelques années plus tard quand je sautais le pas et m’inscrivais vigoureusement à mon premier 10km. Le 10km Paris Centre pour être exact. Le 3 octobre 2011 il y a plus de 5 ans maintenant… Période à laquelle je trottinais gentiment entre deux soirées étudiantes.

10 kilomètres… tout un programme pour moi. La distance en soit, impressionnante à l’époque. Mais surtout le contexte “ course”, la peur de ne pas finir, de m’auto détruire. Le stress post traumatique des cours d’EPS où je brillais tel un phare breton par ma médiocrité.

Comment j’en étais arrivée là ? Comme beaucoup d’entre nous … je me suis tout simplement fait entraîner là-dedans par un ami. On a toujours un ami qui nous veut du bien. Qui paye pour courir. Et part du principe qu’on est plus que prêt nous aussi à passer le cap et à venir fouler le bitume de bon matin.

Et quelques courses plus tard …

Je suis rentrée dans la grande famille des dossarophiles ! Celle où l’on apprend au fil du temps que son dossard sera toujours de travers, quoi qu’il arrive. Que l’on aura toujours l’air d’un con sur les photos. Et que l’on aura toujours envie de faire pipi même en cas de canicule extrême.

À me triturer l’esprit pour comprendre ce qui me, nous, pousse à poireauter sur une ligne de départ au lieu de courir librement en solitaire j’ai fini par dégager quelques grandes motivations.

1. Parce que cela rend extraordinaire un moment ordinaire

C’est très simple. Aller gambader est un luxe que l’on peut facilement se permettre, le matin, le midi ou le soir. Selon son terrain de jeu, son envie, sa forme. Mais courir reste globalement facile d’accès et appartient aux habitudes parfois quotidiennes et ordinaires.
Préparer une course, se lever pour aller prendre un départ, c’est au contraire remettre la course au sein d’un rituel, d’une forme de sublimation de l’effort. Faire en sorte que ces quelques kilomètres comptent particulièrement.

2. Parce que cela rend collectif une pratique individuelle.

Le running, sport individuel par excellence, se veut de plus en plus social. Que ce soit à travers de nombreuses communautés, applications voir même sites de rencontre, on court de moins en moins seul. On partage nos exploits, nos échecs, nos entraînements. Nos questions, nos doutes, nos paires de chaussures…et nos odeurs de transpi.

Courir avec un but précis, après parfois des mois de préparation, amplifie les émotions. Dédouble ce sentiment collectif. Que celui qui ne se projette pas du tout dans ce bullshit psychanalytique freudien prenne un jour le métro. Le matin du Marathon de Paris. Se rende sur la ligne de départ, et celle d’arrivée. Et observe les personnes qui partagent, qui parfois s’aident et se réconfortent. Qui accomplissent ensemble ce qu’elles n’auraient parfois pu réaliser séparément. Il y a des cons partout, et les runners ne sont pas exemptés on est d’accord. Il n’empêche que dans l’effort, voire la souffrance, on est souvent bien moins con et bien plus propice à partager avec son prochain. En tout cas plus que dans la 13 un lundi matin.

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3. Parce que tout est fait pour se surpasser

C’est parfois difficile de faire péter un chrono quand tu trottines tranquillement au bois de Boubou loin de la foule en délire et que l’envie te prends de t’arrêter. Parce que c’est chiant de courir, que le sens du vent ne te convient pas, que tu as bien envie de contempler le banc en bois d’acacia ou de te concentrer sur les abîmes profondes de tes pensées constructives. Au pire tu mettras sur Strava que ton chrono a planté- la technologie a toujours bon dos – et on n’en parlera plus.

Au départ de ta course on ne rigole plus. Tata Janine et des centaines de parisiens sont là pour t’acclamer. Enfin tata Janine surtout mais c’est déjà pas mal. Toi. Tu n’as pas envie de la décevoir. Pas envie de t’être levé ce matin comme une poule insomniaque pour ne jamais fouler l’arrivée. Pas envie de te décevoir et de t’être avalé une plâtrée de glucides pour la postérité.

4. Et se confronter à soi même

Est-ce que j’en suis capable? Mon dieu qu’est-ce que je fous là? Je n’arriverai jamais à l’arrivée…
De l’inscription à la ligne d’arrivée, en passant par l’entraînement, une course c’est avant tout un DEFI. Un défi personnel. Que l’on se lance. Chacun sa route, chacun ses raisons. Pour se prouver qu’on peut parcourir une distance challeangeante. Pour exploser son RP (Record Personnel). Pour avoir un objectif bikini avant le début de l’été. Chacun sa motivation, tous la même ligne d’arrivée.

5. Mais surtout, surtout … Pour avoir quelque chose à célébrer ! Et une grosse bouffe à l’arrivée

Une petite sortie guerrière en solo, contre les éléments et ta flemme légendaire est déjà une victoire en soit ! Victoire que tu peux célébrer goulûment dans ton canapé certes. Mais pas aussi jouissif que le brunch entre potes après une bonne petite course. Si possible sans passer par la case salle de bain car se doucher c’est tricher. Médailles apparentes, cheveux gras, fourchette au garde à vous rien ne vaut les debriefs de courses !

Pas convaincu ? Motive toi pour faire un trail tu vas kiffer ! Et rejoins moi pour de nouvelles aventures sur mon insta et allons nous les peler sur la prochaine ligne de départ ensemble !

5 commentaires sur “Le gang des payeurs de dossards”

  1. J’adore tu résumes tout à fait ce que je ressens sur chaques courses ! J’ai énormément rigole quand j’ai lu le passage moi payer pour courir ca va pas fait être malade! Ça effectivement c’était moi il y a un ans et demie à peu près 😂! On passe tous par cette phase je crois! Au bout de presque 2 ans de running je vais attaquer un sacré objectif mon Trail de 27 km si je revenais 2 ans en arrière j’aurais rigoler à l’idée de le lancer là dessus 😆! Ce serait un énorme plaisir de partager un Trail Avec toi ma nenette ! Pleins de gros bisous 😘

  2. Retour de ping : Les 20km de Paris 2017 en mode lièvre – Mayasahnesi

  3. Retour de ping : SPORT | Comment énerver un sportif en 15 tirades – Mayasahnesi

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